Koursk : la plus grande bataille de matériel de l’histoire

Avec Jean Lopez, spécialiste du conflit germano-soviétique
Avec Laëtitia de Witt
journaliste

Un certain nombre de mythes et de légendes se rattachent à la bataille de Koursk : dans cette émission, Jean Lopez les fait tomber et livre ainsi une nouvelle vision de cet épisode majeur de la Seconde Guerre Mondiale.

Émission proposée par : Laëtitia de Witt
Référence : hist530
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La bataille de Koursk, nom du saillant de 23 000 km² situé entre Orel au nord et Belgorod au sud, se déroule du 5 juillet au 23 août 1943. Elle est l'une des batailles décisives du front russe qui ont déterminé l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

Moins connue que la bataille de Stalingrad, la bataille de Koursk constitue cependant un tournant tout aussi important et nuance l’idée selon laquelle la bataille de Stalingrad marque l’arrêt de mort de l’Allemagne nazie. En effet, le premier semestre de l'année 1943 constitue en fait sur le front russe une phase d'équilibre, de récupération et de préparation à l'ultime tentative du Troisième Reich de reprendre l'initiative contre l'Armée rouge après ses échecs successifs devant Moscou et Stalingrad.
C’est l’opération Citadelle, nom de code donné par les Allemands à cette opération, qui en est le point final. Elle consiste en fait à envelopper les forces russes dans le saillant de Koursk, puis à les éliminer. Les forces en présence sont impressionnantes : trois armées allemandes regroupant 800 000 hommes, soit 70 divisions (50 divisions dont 19 blindées et motorisées, et 20 divisions de réserve) et 2 700 chars se lancent à l’assaut de trois armées blindées de 3 600 chars et d’une armée d’infanterie regroupant 1,3 millions d’hommes, soit 2 millions de combattants sur un front long de 270 km. Le Reich y engage 6 000 avions dont les 1 800 avions des 4e et 6e flottes aériennes et plus de 50 % de la totalité de ses disponibilités en blindés.

Bien qu'y ayant engagé l’essentiel et le meilleur de ses forces disponibles, la Wehrmacht se heurte à une défense russe opiniâtre, solide et bien organisée, qu'elle ne parvient pas à percer malgré l'ampleur considérable des moyens engagés et subit de lourdes pertes. L'Armée rouge, bien qu'ayant souffert de pertes encore plus importantes, dispose de réserves stratégiques et peut alors lancer deux contre-offensives de part et d'autre du saillant de Koursk, l'opération Koutousov et l’opération Polkovodest Rumyantsev. Ces contre-attaques rejettent la Wehrmacht sur ses lignes de départ et permettent la libération de deux villes stratégiquement importantes, Orel et Kharkov.

La bataille de Koursk est connue pour être l'une des plus grandes batailles de chars de l'histoire. Comme il était prévisible, l'issue de cet affrontement gigantesque fut exagérée par la suite par la propagande soviétique et minorée par la propagande nazie. Suite à cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l'offensive sur le front russe, contrainte de subir dès lors une poussée continue, parsemée de défaites allemandes et de victoires russes successives qui allaient conduire à la libération du territoire soviétique de l’occupation nazie puis à la conquête de Berlin par l’Armée rouge.

Présentation de l'éditeur (Economica) :

Le 5 juillet 1943, autour de la ville de Koursk, Hitler déchaîne la plus importante bataille de matériel de la Seconde guerre mondiale.
Durant 12 jours, près de 3 millions d'hommes, 8 000 chars et 5 000 avions vont s'affronter dans une mêlée dantesque. Appuyé sur les derniers travaux américains, allemands et russes, cet ouvrage décape la vision de la bataille de Koursk, en démonte les mythes et les légendes.
Non, l'opération Citadelle n'était pas une mauvaise idée, et Hitler n'a pas compromis les chances allemandes. Oui, la Wehrmacht est passée à deux doigts de la victoire. Non, les Panzers n'ont pas été laminés : ce sont les T-34 qui ont reçu une terrible correction. Non encore, l'espionnage n'explique pas le succès de l'Armée rouge. Oui, enfin, cette bataille est une des plus importantes du conflit, à condition de la considérer en même temps que les contre-offensives soviétiques d'Orel et de Kharkov. Ce livre souligne les progrès opérationnels des Soviétiques, leur supériorité dans la planification stratégique, leur maîtrise de la maskirovka, cet art de tromper l'ennemi sur ses buts véritables. Il met notamment en lumière le rôle joué par la bataille du Mious, demeurée quasi inconnue en Occident.

Biographie de l'auteur

Jean Lopez, ancien officier de la Marine marchande, aujourd'hui rédacteur en chef d'un magazine de vulgarisation scientifique, est spécialiste de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, particulièrement du conflit germano-soviétique.

- Retrouvez Jean Lopez sur Canal Académie, dans l'émission Au Fil des pages, pour la présentation de son ouvrage sur la bataille de Stalingrad1942-1943 : Stalingrad, la bataille au bord du gouffre

Voir aussi : Berlin - Les offensives géantes de l’Armée Rouge (12 janvier – 9 mai 1945)

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