Le Caravage à Malte : le regard de Marc Fumaroli, de l’Académie française

Reportage, rencontre avec le chevalier résident John Critien et entretien avec Marc Fumaroli

Partez pour l’île de Malte, suivre les aventures du Caravage, mort il y a un peu plus de 400 ans, en 1610. La journaliste Anne Jouffroy et l’historien Bertrand Galimard Flavigny, fin connaisseur des Ordres militaires, vous proposent à la fois une rencontre et une visite historique, avant de recevoir Marc Fumaroli, de l’Académie française et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Émission proposée par : Bertrand Galimard Flavigny
Référence : carr606
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Retrouvez Anne Jouffroy et Bertrand Galimard Flavigny dans le fort Saint-Ange qui domine le grand port, sur lequel flottent deux pavillons, celui de la République de Malte et celui de l’Ordre souverain de Malte.
Le fort, aujourd’hui restauré, a été rétrocédé par un bail emphytéotique avec privilège d’exterritorialité à l’Ordre depuis 1998. Y réside depuis un « chevalier résident », un religieux frà John Critien, qui nous conduit dans un ancien poste d’observation menant à un petit balcon niché dans la muraille du fort. L’arrivée par la mer est un spectacle inoubliable.

Fermons les yeux un instant et imaginons que nous sommes sur le port de Naples, tout au début du XVIIe siècle. Un personnage dont on ne peu oublier le visage tellement il est empreint d’une force dont on ne sait si elle est malfaisante ou apaisante, embarque à bord d’une galère de Malte.
Notre passager regarde de tous ses yeux comme nous le faisons, mais lui avec davantage d’acuité. Il est peintre, célèbre et… fuyard. Il se nomme Michelangelo Merisi da Caravaggio. Rien n’aurait pu laisser deviner que ce personnage, âgé de trente-quatre ans, se rende sur cette île fortifiée, poste avancé de la chrétienté face au monde musulman, afin de recevoir la croix de Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.

Le Caravage peint par Ottavio Leoni, vers 1621
Florence, Bibliothèque Marucelliane



Les début du Caravage en Italie

Avant de suivre les traces du Caravage à Malte, revenons en arrière, sur la carrière de cet artiste qui a révolutionné la manière de peindre.
Pour commencer, sachons que Michelangelo Merisi est bien né à Milan, le 30 septembre 1571, et non à Caravaggio trois ans plus tard comme on le lit parfois. Des incertitudes sur les lieux et les dates du Caravage ont contribué, avant même sa mort (en 1610), à forger sa légende de peintre maudit et génial, au comportement violent et imprévisible.

Caravaggio est la petite ville lombarde d’où sont originaires les Merisi ; début 1577 ils s’y réfugient pour fuir la peste. Le surnom, lui-même, de Caravaggio (Caravage en français) ressemble à un talisman : tout au long de sa vie, en effet, Merisi trouve protection et refuge auprès des membres de la famille de la marquise de Caravaggio, veuve de Francesco Sforza et née Colonna. Gérard-Julien Salvy, le dernier biographe de Merisi, écrit qu’il ne cesse de se nourrir de la peinture lombarde du XVIe siècle, « née et élaborée sous des ciels souvent lumineux, mais riches en pluie aux couleurs émaillées… ».
Ainsi, tout en affirmant une volonté tenace de renouveau et de réinvention, Michelangelo a toujours gardé son « œil lombard ». Il s’est toujours souvenu des perspectives, des raccourcis, des cadrages serrés, des « peintures de nuit et de feu » disait Vasari, et aussi des personnages rustiques et… c’est un détail, mais il a son importance : une table, souvent, au premier plan pour donner de la profondeur au tableau.. Des six années que Michelangelo passe à Caravaggio avant de regagner Milan vers 1583, on sait peu de chose.

Oratoire du Caravage



Les années 1583-1584 marquent le début de la vie active du Caravage (Rappelons qu’il a seulement 12-13 ans). C’est le départ pour Milan chez le peintre Simone Peterzano, avec la signature d’un contrat d’apprentissage pour une durée de quatre ans. Peterzano (né à Bergame vers 1540 et mort à Milan en 1596) est considéré comme l’un des meilleurs représentants du maniérisme lombard tardif un peu chaotique mais à l’époque où Michelangelo entre dans son atelier Peterzano vient d’adopter un style plus dépouillé et plus austère et il est très réputé pour la qualité de ses dessins. Michelangelo se perfectionne d’abord dans l’art du dessin où il excellait (on sait que Le Caravage peindra ses toiles futures directement sans les dessiner…mais c’est, justement, son grand génie du dessin qui lui permet d’aller droit au but, sans préparation). Chez Peterzano il apprend aussi le maniement de modèles en bois, en cire ou en grès afin d’ordonner les compositions et d’étudier la lumière et les ombres. En 1588, comme prévu, Merisi quitte l’atelier de Peterzano. Il retourne à Caravaggio vers sa mère, mais elle meurt en 1590. Deux ans plus tard, il s’installe à Rome. Sa réputation de « peintre-bandit », « ange et démon » se répand dans tous les milieux, mais la haute noblesse ecclésiastique est touchée par ce personnage pétri de sentiment religieux et le protège autant que possible.
Elle avait compris que ce jeune provincial inconnu jusqu’à maintenant allait, grâce à un mélange étonnant entre le sacré et le profane, offrir à la chrétienté catholique des chefs-d’œuvre. Brouilles, chahuts, rixes, plaintes pour diffamation, nuits en prison, succèdent aux périodes créatives et aux nuits fébriles devant la toile.


Mais il fait un triomphe à Rome. Si l’on contemple la Madone des pèlerins, toujours dans l’église Saint-Augustin à Rome, deux éléments picturaux avaient de quoi surprendre les contemporains et enthousiasmer les plus érudits d’entre-eux. La Vierge est représentée comme une simple paysanne devant un portail, touchant presque des pèlerins dépenaillés et aux pieds sales. « En fait, le sujet central exploré par le Caravage au long de sa brève carrière, c’est la métamorphose de la vie quotidienne en une dimension sacrée ; quotidienneté qui, à l’opposé des natures mortes, bientôt abandonnées […] demeurera omniprésente jusqu’aux derniers temps de cette aventure esthétique qui prit la forme d’une révolution permanente », constate Gérard-Julien Salvy, donnant ainsi la clef permettant de le comprendre « …parvenu à ce même degré de perfection que ce monstre d’intelligence et de naturel, sans autre précepte, doctrine, étude que la seule puissance de son génie ». Comme le soulignait Vincente Carducho dans son Diálogos de la pintura publié en 1633, le Caravage, par des raccourcis foudroyants allait à l’essentiel et « rendait compréhensible aux plus humbles, dans leur quotidienneté la plus prosaïque, la dimension irréversible et inéluctablement préalable du tragique événement. » Ce qui laisse entendre qu’il servit son Église et sa foi, ce qui était bien naturel. Remarquons toutefois que vivant à l’époque de la Contre-Réforme, sa culture ne pouvait qu’être celle de la Contre-Réforme.

Le Caravage : une vie tumultueuse

Mais les évènements se précipitent : nous sommes le 28 mai 1606, Le Caravage tue en duel Ranuccio Tomassoni, dont le frère Gianfrancesco Tomassoni venait de le blesser sur le jeu de paume. Le 16 juillet condamné à mort par contumace, il s’enfuit de Rome. Il trouve asile à Paliano, dans le sud du Latium, chez le duc Muzio Sforza Colonna. On peut voir ses tableaux, notamment, à la Galerie Borghese, au Capitole, à la Galerie Pamphili, au Palazzo Barberini, à l’Église Saint Louis des Français et Sainte Marie du Peuple.
A l’automne il s’installe à Naples, où l’on peut voir ses œuvres, notamment, à La Chapelle du Pio Monte della Misericordia et à Capodimonte. Puis en juillet 1607, il s’embarque pour Malte sur une galère de l’escadre commandée par Fabrizio Sforza.

L'interprétation des peintures du Caravage par Marc Fumaroli de l’Académie française

Dans son ouvrage sur les images, Marc Fumaroli compare la peinture à la poésie muette. « La poésie est une peinture parlante, la peinture est une poésie muette », rappelle l’académicien en citant un adage qu’il apprécie particulièrement. Dans « L’École du silence, le sentiment des images au XVIIe siècle », une formule empruntée à Paul Claudel, Marc Fumaroli écartant « les images sans âme » fait comprendre l’éloquence muette du Caravage et sa peinture. La peinture à Rome à la fin du XVIe siècle, du point de vue de l’Église, comptait sur les images pour soutenir la piété des fidèles durant les offices et pour enseigner ceux qui ne lisaient pas ou avaient besoin de secours visuel pour progresser dans leur vie spirituelle. C’est ainsi que l’académicien considère que la peinture est une éloquence muette, fondée sur une problématique esthétique. Après le concile de Trente, surgit, notamment la « querelle de la grâce » qui aura des conséquences importantes pour l’histoire de la peinture. Le Caravage, avec ses moyens d’artiste, toucha au cœur d’un choix crucial pour l’Église. S’il allait directement au cœur de ses sujets, il était également un grand croyant et répondait à sa manière aux questions qu’il se posait et cherchait à transmettre aux autres ses réponses.

Il était avant tout un peintre et pas seulement un homme déchiré par ses contradictions intérieures, rappelle Marc Fumaroli à propos de la vie un peu bousculée de cet artiste. Il faut savoir que l’on avait oublié le Caravage jusqu’à ce que Pietro Longhi s’en éprenne, après la dernière guerre et le relance. On en a fait un Rimbaud ou un Jean Genêt de la peinture, ce qui est absolument faux.

La décollation de saint Jean-Baptiste, Michelangelo Merisi da Caravaggio, 1608
Saint John Museum, La Valette

Ses tableaux sont incontestables, et il faut chercher son génie en eux.

Il a peint à Malte trois chefs-d’œuvre dont « La Décollation de Saint-Jean-Baptiste ». Le drame de la lumière et de l’ombre s’y joue d’une manière tragique. La toile est habitée par une ombre immense et seuls quelques rayons de lumière viennent éclairer le martyr de saint Jean-Baptiste. Ce n’est pas un tableau édifiant, il attire l’attention sur la brutalité humaine et l’abandon total du saint. C’est une admirable leçon de christianisme. La peinture transmet le drame humain à la lumière de la grâce. Saint-Jean Baptiste, le dernier des prophètes, n’est-il pas un « protochrist » ?

Dans l’Oratoire de la co-cathédrale Saint-Jean à La Valette, est également placé le « Saint-Jérôme », vieillard vêtu d’un manteau pourpre, comme les nombreux saint Jean Baptiste que réalisa le Caravage, sans songer sans doute qu’il entrerait dans l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dont le saint patron est justement Jean le Baptiste. On a récemment retrouvé à Dublin, un tableau perdu du Caravage, « le Baiser de Judas ». Il s’agit d’un commentaire saisissant de la Passion. Le Caravage avait un rapport intense avec le Nouveau Testament. L’Église comprit que sa peinture pouvait toucher à la fois les savants et le peuple, et qu’il s’agissait d’une option qu’il fallait soutenir.

Le Caravage à Malte : les raisons du voyage

Le caravage est fait Chevalier



On se perd toujours en conjoncture sur les raisons qui ont poussé le Caravage à se rendre à Malte. Car enfin on voit mal cet artiste fantasque, incontrôlable, un peu voyou devenir peintre de cours. La version la plus courante laisse entendre qu’il songeait que l’obtention de la croix de chevalier lui permettrait d’être protégé sinon lavé de la mort en duel de Ranuccio Tomassoni. Nous pensons en fait, avec Gérard Julien Salvy que le Caravage ne l’avait pas vraiment envisagé. Il semblerait qu’il y fut poussé par ses protecteurs les Sforza Colonna. C’est d’ailleurs à bord de la galère commandée par Fabrizio Sforza, ancien grand prieur à Venise que parvint le Caravage à Malte, le 12 juillet 1607.
D’autre part parmi les membres de la fondation Pio Monte della Misericordia, ils s’en trouvaient qui étaient liés à l’ordre de Malte et au grand maître Alof de Wignacourt. Citons encore le commandeur Ippolito Malaspina qui avait connu l’artiste à Rome, et recommanda sans doute le Caravage au dit grand maître. Celui-ci voyait d’un très bon œil l’arrivée du peintre dont la renommée était grande. Il allait pouvoir s’attacher un artiste à son service et l’associer à sa gloire. Que le Caravage ait vu là un moyen d’être protégé des foudres des tribunaux romains – il était tout de même condamné à mort par contumace – et aussi d’acquérir un prestige nouveau grâce à la qualité de chevalier, tout en étant commanditaire du très riche ordre de Saint-Jean, doit entrer en ligne de compte.

Il pourrait paraître surprenant qu’un homme accusé de meurtre et condamné puisse ainsi être admis dans l’Ordre. Si le grand Maître était souverain sur l’île, il était aussi chef d’un ordre religieux et par conséquent redevable de ses actions auprès du Souverain Pontife. Le grand Maître étant déterminé à conserver auprès de lui le Caravage, lui offrit en effet la croix de chevalier d’obédience magistrale, une distinction purement honorifique. Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem pour être « de justice », c’est-à dire de droit, devant en effet apporter la preuve que chacun de leurs huit bisaïeux était en possession d’un principe de noblesse héréditaire. Ce qui n’était pas le cas de Michelangelo Merisi. Nous savons que le grand maître Wignacourt envoya le 29 décembre 1607, une lettre de créance, à l’ambassadeur de l’Ordre à Rome, frà Francesco Lomellini afin de solliciter auprès du pape Paul V, un bref pontifical l’autorisation de recevoir une « Personne de grand talent […] personne par nous bien considérée et sans obligation de preuve ». Le grand maître évoque le cas juridique de la personne en question mais se garde bien, sur le conseil du cardinal Scipione Borghese, de prononcer de nom du Caravage. Le document d’autorisation est daté du 15 février 1608. Trois semaines seulement après la demande. Michelangelo Merisi Caravaggio fut armé et reçu dans l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à la mi-juillet 1608. Désormais il ne pourrait quitter Malte, sans le consentement du grand Maître.

Saint Jérôme, Michelangelo Merisi da Caravaggio, 1605-1606
Galleria Borghese, Rome

Michelangelo ne demeura à Malte que quelques mois, de juillet 1607 à décembre 1608, avec une interruption de sept mois. La première année sur l’île fut sans doute meilleure qu’il l’avait pensée, assure Keith Sciberras, l’auteur d’une monographie consacrée au Caravage à Malte. Pour commencer il avait reçu de frà Ippolito Malaspina, la commande d’un portrait de Saint Jérôme destiné à la chapelle de la Langue d’Italie, dans l’église conventuelle des chevaliers, l’église Saint-Jean. Cette toile est aujourd’hui exposée dans l’Oratoire de l’ancienne église conventuelle devenue co-cathédrale de La Valette. On remarquera en bas à droite, des armoiries qui sont celles de Malaspina. « Saint-Jérôme » a été volé le 29 décembre 1985, puis retrouvée et restaurée. Afin de bien marquer le lieu où elle était destinée, on a placé dans la chapelle de la Langue d’Italie, une copie. On a souvent souligné la ressemblance de saint Jérôme avec le portrait du grand maître Wignacourt que devait réaliser plus tard le Caravage. Comme le souligne Catherine Puglisi, auteur d’une monographie sur le Caravage : « Cette analogie flatteuse entre le Père de l’Église et le grand Maître, chef religieux et militaire, ne pouvait que favoriser un accueil bienveillant de la part de ce dernier ». Durant cette période, donc de juillet à septembre 1607, Le Caravage résida au palais Malaspina sur le bastion Salvatore à La Valette qui se trouve dans la partie gauche de la ville et donne sur le port de Marsamxett, en face du fort Manoël.

Après quoi, le Caravage regagna Naples où il acheva la Madone du Rosaire et la décoration d’une chapelle dans l’église Sant’Anna dei Lombardi. Il retourna à Malte, en avril 1608 et commença le portrait du grand Maître Alof de Wignacourt que nous pouvons voir au Louvre à Paris. Ce tableau parvint, on ne sait comment à Paris, au milieu du XVIIème siècle dans l’hôtel de Roger du Plessis duc de Liancourt, rue de Seine, avant d’entrer dans les collections de Louis XIV, en 1670.
Et donc, l’année de délai de résidence théoriquement écoulé, Michelangelo Merisi entra dans l’Ordre, le 14 juillet 1608. A-t-il résidé comme il aurait été naturel dans l’auberge de la langue d’Italie ? Nous l’ignorons. Cette auberge existe toujours à la Valette, au début de Merchant street, et abrite aujourd’hui le ministère du Tourisme et le très dynamique Malta Tourism Authority. Elle avait été, auparavant, après le départ des chevaliers, en 1798, musée national, tribunal, puis la poste principale.

En savoir plus :

- Bibliographie





Longhi (Roberto), Le Caravage, traduit de l’italien et annoté par Gérard-Julien, Ed. du Regard, 2004.
Puglisi (Catherine), Le Caravage, Ed. Phaidon, 2005.
Farrugia Randon (Philip), Caravaggio in Malta, Ed. P. Farrugia Randon, Malta, 1989.
Salvy (Gérard-Julien) Le Caravage, folio biographie, Gallimard, 2008.
Gregori (Nina) Caravage, Ed. Gallimard/Electa, 1995.
Stone (David), Caravaggio, art, knighthood, and Malta, Malta, MidseaBooks ltd, 2006.

Exposition virtuelle des œuvres du Caravage, complétée par des archives

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Remerciements à Trudy Grech, guide à Malte, frà John Critien, profès dans l’ordre souverain de Malte, chevalier résident au Fort Saint-Ange à Malte, Philip Farrugia Randon, spécialiste du Caravage à Malte, Maroma Camillieri, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Malte et Gérard-Julien Salvy, biographe du Caravage. Et aussi Malta Tourism Authority et le Phoenicia Hotel à Valetta.



Merci également au groupe Etni-Ka qui nous a permis d'utiliser les musiques suivantes, issues de leur album Zifna :
Ara Gejja
Qamar Kwinta
Tal-Hahaj
Zifna
Orqod Orqod
Mandolina


Nous avons également utilisé les musiques suivantes, que vous retrouverez dans le livre-CD de Philippe Beaussant : Passage de la Renaissance au Baroque, éditions Fayard 2007.

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