Hullo, gorgeous Barbra Streisand !

Sa biographie par Christophe Mirambeau
Avec Priscille Lafitte
journaliste

Diva brocardée aux talents vocaux incontestables, chanteuse de jazz, star de Broadway puis de musique pop, Barbra Streisand fascine et énerve tout à la fois. Christophe Mirambeau lui consacre la première biographie française.

Émission proposée par : Priscille Lafitte
Référence : pag293
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"Hullo, gorgeous !" L'interjection issue de la comédie musicale Funny Girl a fait connaître Barbra Streisand sur la scène de Broadway. Avec sa gouaille des bafonds de Brooklyn, Streisand a triomphé dans le rôle de Fanny Brice... malgré son physique non-conventionnel et des manières provocantes. Qu'importe. Hullo, gorgeous voice.
Une voix puissante, des nuances maîtrisées au cordeau... même si l'on peut rejeter le répertoire musical de son fin de parcours, on ne peut rester indifférent aux premières prestations vocales de Streisand.
Tout d'abord chanteuse de jazz dans des cabarets à New York, elle triomphe à Broadway. Ce n'est que plus tard qu'elle se mue en pop-star. La France connaît surtout les dernières étapes de ce parcours... un peu moins les débuts, qui sont pourtant les plus intéressants musicalement et vocalement.

Barbra Streisand est née à Brooklyn, dans l'Etat de New York, au sein d'une famille juive ashkénaze. Le destin est cruel dès la petite enfance : un père mort alors qu'elle n'a qu'un an, un beau-père violent, une mère absente et peu réconfortante.
Mais la petite Barbra est pugnace, elle sait très vite qu'elle veut faire du théâtre ou du cinéma. Elle imite les publicités qui passent à la télévision -son ouverture sur le monde. Elle passe ses après-midis dans les salles obscures, à avaler tous les films, quels qu'ils soient -du navet au film d'auteur italien.

Lors de ses timides débuts au théâtre avec Allan Miller de l'Actor's Studio, ses amis la poussent à se présenter dans des cabarets. Le chant sera sa révélation. Elle enchaîne des premiers contrats dans des clubs tels que le Bon Soir et au Blue Night à New York, le Caucus Club de Detroit... et fait sa première apparition à la télévision.

Elle bataille dur pour gravir la scène de Broadway. Le redoutable producteur Merrick la trouve laide... trop juive et peu convaincante. Inclassable -ni jeune première, ni vieille femme-, elle finit par décrocher un rôle de fille un peu coincée, Miss Mamerlstein, dans I can't get it for you wholesale. C'est le triomphe. Elle est acclamée en plein milieu du spectacle, c'est un « showstopping number ».

Elle signe avec le Columbia... mais le label ne se lance pas immédiatement dans des grands projets avec elle. Car son excentricité de caractère -et excentricité vestimentaire- fait peur. Elle joue avec son identité (se fait appeler Barbra Stringberg), ses origines (elle fait écrire qu'elle est née à Madagascar!)... mais possède un flair commercial immédiat, à vouloir négocier la totalité des droits de ses enregistrements.

A cette époque, Streisand interprète surtout des standards de jazz et quelques hits de Broadway. On la surnomme la « nouvelle Judy Garland ».

1963, Broadway. Streisand décroche le rôle principal dans Funny Girl. Elle inteprète Fanny Brice, dont la vie fait écho à celle de Barbra.
A seulement 23 ans, Streisand est au zenith.

Elle tourne ensuite dans des films non-musicaux, enchaîne les albums.
Dans les années 70, elle engage un tournant musical et s'essaie à la pop-music, pour relancer sa carrière. Puis revient à des standards douceureux et délicieusement sucrés. Parfois trop. Et a tendance à perdre l'originalité des ses interprétations du début.

A propos de l'auteur:
[Christophe Mirambeau -> http://www.canalacademie.com/+-Christophe-Mirambeau-+.html] est historien de théâtre musical, auteur d'une étude sur Albert Willemetz et d'une biographie de Luis Mariano. Son livre sur Barbra Streisand est la première biographie française.
Visitez son site internet.

Extraits diffusés
- My Name is Barbra et My Man, du CD My Name is Barbra. Columbia.
- Papa, can you hear me, Opening, I'm the greatest star, Happy days are here again, Miss Mamerlstein, CD Timelesse. Sony 2000.

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