Grands Prix 2010 : Les nouveaux choix des mécènes des fondations de l’Institut de France

par Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut de France
Gabriel de BROGLIE
Avec Gabriel de BROGLIE de l’Académie française,
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Plus solidaires, plus efficaces, plus animés d’un souci général, tels deviennent les choix des mécènes dont les Fondations sont abritées par l’Institut de France. Écoutez le Chancelier de l’Institut de France, Gabriel de Broglie, présenter les nouveaux thèmes qui mobilisent les fondateurs modernes.

Chaque année, durant la première semaine de juin, - et en cette année 2010, le mercredi 9 juin - l'Institut de France remet, sous la Coupole, les Grands Prix des Fondations. Cette cérémonie est retransmise intégralement par Canal Académie.

Le Chancelier de l’Institut de France Gabriel de Broglie

Dans cette émission, le Chancelier présente cet événement et détaille les propos de son discours. Comme il le souligne d'emblée, « à force de dire que la tradition est en train de se créer, elle est créée car cette cérémonie de remise des Grands Prix, avec toute la solennité désirable, est l'évènement de l'année pour l'Institut de France. C'est l'occasion de rendre hommage à cette communauté vivante, humaine, celle des Fondations abritées par l'Institut de France qui comprend trois parties, les fondateurs, avec autour d'eux, les membres des jurys ; les lauréats ; et l'Institut de France lui-même et les cinq Académies qui le composent ».

Cette cérémonie se déroule selon un processus désormais bien établi. Chaque lauréat est présenté par un document vidéo tourné dans les lieux mêmes où il travaille, entouré de ses confrères et disciples. « Ce sont tous des personnalités remarquables, constate le Chancelier, d'un niveau digne d'un Prix Nobel » (le montant des prix est d'ailleurs de l'ordre du Nobel). Ces prix concernent à la fois le domaine scientifique, culturel et humanitaire.

Autre élément attendu de cette cérémonie, le discours prononcé par le Chancelier. Il y a deux ans, en 2008, il avait intitulé son discours : « Le retour de la philanthropie », autrement dit le développement d'une forme moderne de celle-ci.

En 2009, son thème portait sur « Le métier de mécène » tant il apparaît que les personnes qui s'investissent dans le mécénat ont des idées, exercent une véritable expertise, sont profondément motivées.

En 2010, son discours présentera les choix de ces nouveaux mécènes, autour de trois thèmes, comme il l'explique ici :
- « Leurs choix sont sans doute animés d'un plus grand souci d'efficacité. Hier, ce n'était qu'un don, désintéressé, sans recherche de retour. Aujourd'hui, il y a une préoccupation d'efficacité.

- Leurs choix sont plus solidaires qu'avant. Un mécène détient un patrimoine. Mais ce n'est plus quelqu'un qui se donne bonne conscience en se libérant d'une partie de ce patrimoine. C'est désormais quelqu'un tout à fait conscient de sa responsabilité collective, sociale, comme détenteur de ce patrimoine et qui recherche une action solidaire qui n'est pas isolée ni solitaire et qui associe d'autres partenaires autour de lui, ses proches, ses enfants, pour exercer son action. Créer une fondation est souvent une démarche patrimoniale. Et pour une entreprise, une manière de motiver ses collaborateurs.

- Troisième tendance moderne, les fondations témoignent d'un souci plus général qu'un geste ponctuel. Les fondateurs s'adressent à l'Institut de France pour une démarche d'envergure sur des problèmes de réflexion en commun, de connaissance de notre société. De grandes organisations veulent ainsi créer une structure de réflexion indépendante, perenne, dont les travaux auront un certain prestige. Et c'est pourquoi elles s'adressent à l'Institut de France avec le concours et la valeur ajoutée des académiciens, lesquels s'impliquent largement dans ces réflexions. »

Et le Chancelier de citer quelques thèmes :
- connaissance de la pauvreté (que sait-on de la pauvreté, il n'existe pas d'archives de la pauvreté, certains fondateurs veulent développer cette réflexion)
- l'exclusion (comment passe-t-on d'une situation précaire à une situation d'exclusion)
- l'accès au logement (et, par conséquence, l'emploi, la famille)
- le lien social
- la conception de l'économie de marché
Tous ces exemples recouvrent des fondations.

Le lendemain de cette cérémonie, le Chancelier organise une journée intitulée « Paroles de fondations », qui se déroule à la Fondation Del Duca. Les fondateurs, les académiciens membres des jurys, et les lauréats se retrouvent (environ 150 personnes), autour de trois tables rondes ; ils auront ainsi l'opportunité d'échanger sur ces grands thèmes.

Pour conclure, le Chancelier rappelle les raisons pour lesquelles les fondateurs choisissent l'Institut de France pour abriter leur fondation : cela répond à leurs attentes, la formule offerte par l'Institut de France étant d'une souplesse, d'une efficacité, d'une sécurité, d'une perennité et, ajoutons-le, d'un prestige que les fondateurs apprécient.

Écouter les précédents interviews du Chancelier sur la remise des Grands Prix :
- 2008 Présentation des Grands Prix 2008 par le Chancelier de l’Institut de France
- 2009 Les Grands Prix de l’Institut 2009

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