
La vérité, un mot de trop pour les historiens ?
Comment un historien aborde-t-il la question de la vérité ? Pour Pascal Ory, historien et membre de l’Académie française, le mot lui-même gêne souvent les historiens : trop chargé, trop incertain, ils préfèrent contourner l’usage du terme. Car en histoire, la vérité n’est jamais figée. Elle dépend des sources, de ceux qui les produisent, et parfois même des intentions dissimulées derrière les récits. De l’identité nationale tchèque à la réécriture de l’Histoire par le mathématicien Fomenko, les exemples abondent pour montrer à quel point les faits peuvent être instrumentalisés. C’est pourquoi les historiens sont formés à une hypercritique rigoureuse des documents. Au point qu’il devient souvent plus aisé de démontrer une fausseté… que de prouver une vérité.

Un podcast animé par Étienne Ghys, proposé par l'Académie des sciences.