Le roman Soeurs chocolat choisi comme livre de l’année par la Fédération des Alliances françaises aux USA

entretien avec l’auteur, Catherine Velle, petite-fille d’André Chamson
Avec Virginia Crespeau
journaliste

Les Alliances françaises des Etats-Unis ont choisi dans leur programme "Un livre, une Fédération", le troisième roman de Catherine Velle "Soeurs Chocolat" qui devient ainsi l’ouvrage d’apprentissage de la langue française. Dans cet entretien avec Virginia Crespeau, la petite-fille d’André Chamson raconte comment elle a accueilli cette heureuse surprise !

Émission proposée par : Virginia Crespeau
Référence : sav594
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Catherine Velle, petite-fille d'André Chamson, de l'Académie française, a été comédienne, publicitaire et est actuellement Directrice de la communication du groupe Marie-Claire. « Sœurs Chocolat » est le titre de son troisième roman, après deux autres « La vallée des mensonges » et « Le silence des sources ».
Les « Sœurs Chocolat » auxquelles Canal Académie avait déjà consacré une émission, Soeurs Chocolat, de Catherine Velle, continuent leurs exploits : elles ont traversé l’océan Atlantique et ont été accueillies de façon très favorable par la Fédération des Alliances françaises implantées aux Etats-Unis.

Catherine Velle confie à Canal Académie : « Cela a été une aventure formidable, j’avais moi aussi l’impression d’être une troisième sœur Chocolat – Je dis « trois » car il y a deux héroïnes dans le roman. Je savais que l’on avait glissé mon livre parmi une sélection pour les Alliances françaises ; mais n’ayant aucune nouvelle en été 2010, j'ai pensé que le livre n'avait pas été retenu et je me réjouissais tout de même d'avoir participé à cette aventure... Or, au début septembre, j'ai reçu un appel téléphonique et des courriers électroniques me disant : « Voilà, c’est vous. Les Alliances françaises des Etats-Unis, dans leur programme « One Book, one Federation » ont choisi « Sœurs Chocolat » pour être le livre d’étude et de travail d’apprentissage de la langue cette année."

Notre invitée raconte : "J’ai été conviée à me rendre à une session annuelle des Alliances françaises aux Etats-Unis à la Nouvelle-Orléans, ville que je ne connaissais pas, tristement célèbre par le passage catastrophique de l'ouragan Katrina, ces dernières années. Avant de partir, j’avais reçu des témoignages très amicaux de la part de la direction des Alliances, du propriétaire de France-Amérique, le magazine qui a annoncé ma nomination. Sur place, je n’ai eu que des contacts chaleureux, amicaux, positifs. Et j’ai vu, vécu de près ce que représente pour ces hommes, ces femmes, l’engagement autour de la langue française ; il ne faut pas oublier que ce travail inlassable des Alliances Françaises représente une sorte d’étendard aux couleurs de la France. J’ai rencontré sur place le comte de La Fayette, actuel descendant du marquis, homme d’une immense culture et d’une infinie gentillesse, qui est une grande personnalité aux Etats-Unis, ainsi que l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Pierre Vimont, sans oublier Mimi Gregory, la nouvelle présidente de la Fédération des Alliances françaises, qui joue un rôle déterminant pour la relation franco-américaine dans le domaine de la culture.

L'Ambassadeur Pierre Vimont a notamment déclaré:" Le travail de la Fédération illustre, de manière exemplaire, l'indéfectible amitié qui demeure entre nos deux pays. Dans un monde qui change et face à une économie en crise, la France et les Etats-Unis doivent être plus que jamais liés par la volonté de leurs dirigeants, leurs valeurs communes et leur engagement pour faire face à la complexité croissante des défis qu'ils affrontent. ... En remerciant les Alliances françaises des Etats-Unis pour leur engagement constant au service du dialogue et de la coopération, je leur adresse mes voeux les plus sincères pour le plein succès de leur remarquable entreprise".

Puis elle nous confie : "J’ai tout de suite pensé à mon grand-père André Chamson, me souvenant d’un moment de sa carrière lorsqu’ il était Président du Pen Club, j’étais toute petite à l’époque, mais je voyais bien que lui et son épouse partaient pour de longs voyages et revenaient avec des histoires, des cadeaux, des objets étranges ; j’avais le sentiment qu’il était très heureux parce que c’était comme un flambeau invisible qui était passé : oui, on écrit dans ma famille ; oui, nous sommes près de quatre générations d’auteurs ; oui, nous avons ce goût de la langue et l’envie de saisir les opportunités de la faire connaître et d’amener un petit peu de nous à l’étranger...


Il y a, c’est vrai, cette jolie photo qui a été publiée en son temps, en couverture de l’ouvrage de Micheline Cellier-Gely (voir ci-dessous), entièrement consacré à mon grand-père ; on me voit sur cette photo dans la cour de l’Institut de France , le jour de la réception de mon grand-père à l’Académie Française, le 17 mai 1957 ; nous marchons côte à côte, je suis minuscule, il est très impressionnant dans son habit d’académicien. S’il me fallait donner une légende à cette photo, ce serait : « Déjà je marchais seule », non pas pour souligner une solitude, mais pour souligner une présence ; mon grand-père est décédé mais il est près de moi. J’ai été comédienne comme mes parents (Frédérique Hébrard et Louis Velle), j’écris, et ce qui est merveilleux c'est qu' il y a une fraternité chez les comédiens et chez les auteurs de comportement devant la langue, qu’on la dise ou qu’on l’écrive. Pour moi, cela est très important. Mon grand-père m’a appris tellement de choses ! à skier, à monter à cheval en Camargue ; il m’a fait rencontrer Maurice Druon, Joseph Kessel -à 8 ans, je venais de terminer la lecture de son livre « Le lion »-. Il était assez sévère et parfois austère, mais surtout quand j’étais petite, on sentait qu’il avait soif ainsi que sa femme Lucie Mazauric, ma grand-mère, d’essayer de m’imprégner sans me contraindre ; ils étaient contents de voir que je m’intéressais aux poètes, aux livres, aux peintres, et aux musées puisqu’ils ont passé une partie de leur vie dans des musées fabuleux.

Aujourd’hui, avec cette récompense obtenue aux Etats–Unis, j’ai l’impression de lui dire « Tu vois, Daddy, je t’ai suivi, j’espère que tu es content… »

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