Jacques Paris, Grand Prix de Littérature bourbonnaise au 24e Prix Allen

Interview du poète-écrivain-musicien

Jacques Paris est lauréat du Grand Prix de Littérature bourbonnaise au 24e Prix Allen. Cet instituteur devenu poète, musicien et écrivain n’a cessé de vouer sa vie à l’être humain en réhabilitant les arts et les traditions populaires. Interview à l’occasion de la remise du prix en octobre 2009.

Il a une allure attachante et il se dit humaniste. Ce barde, animateur, chroniqueur, instituteur, journaliste, musicien, écrivain, poète, cumule à l'évidence bien des rôles !

- «Certes, j'ai beaucoup de casquettes ! Mais je suis avant tout un pédagogue, je n'oublierai jamais que j'ai fait la classe !» Humain, il est et il restera.

Fils de bucheron, Jacques Paris, a d'abord été instituteur en effet puis s'est tourné naturellement vers l'écriture sous toutes ses formes. Un poète au fond de l'âme et un combattant qui, depuis la guerre d'Algérie, n'a cessé de lutter pour alléger les souffrances des hommes.

La Chavannée d’Montbel

La musique, douce solution aux maux, s'est donc présentée à lui très simplement et en 1969 il fonde à Château sur Allier, petit village aux confins du Bourbonnais, du Berry et du Nivernais, La Chavannée d'Montbel qui n'est au début qu'un groupe folklorique. Bien vite, la nécessité de ne pas se contenter de présenter des danses en costume sur les podiums des fêtes patronales de la région devient une évidence et le groupe se tourne vers le vaste domaine des «Arts et traditions populaires».

La vielle à roue apparaît au Moyen Âge, dès le IXe siècle, approximativement un siècle après l’invention de la manivelle. On en trouve de nombreuses représentations sculptées (chapiteaux d’église) ou peintes, par exemple par Jérôme Bosch. D’abord instrument de cour pour qui Bâton et Vivaldi ont écrit quelques pages, la vielle fut détrônée par le piano-forte et son usage fut alors plutôt réservé aux mendiants.

Assemblés autour de Frédéric Paris (le fils de Jacques), les musiciens concrétisent ce qu'ils espèrent être une vraie continuité dans la musique traditionnelle «Centre France», à l'aide d'instruments du XVIIe siècle : vielles, musettes, tambours et fifres.

Auteur d'une douzaine de livres, Jacques Paris reçoit en 2009 le
Grand Prix de Littérature bourbonnaise au 24e Prix Allen.

Nous vous proposons ci-dessous quelques extraits.

Extrait de Parole de Bastien Faitd'herbe paru chez Des Figures et des Lieux :

- «Une force paisible et silencieuse le tient par la main et le conduit, comme le faisait sa mère. Il avance avec sérénité vers un horizon qui semble sans cesse reculer et se reconstruire, comme si le voyage ne devait jamais finir.»

Discours de Jacques Paris, recevant le Grand Prix de littérature bourbonnaise

Extrait de Petite Marie paru chez Des Figures et des Lieux :

- «C'est au début de décembre 1952 que tu as fermé, pour la dernière fois, un soir, ton épicerie. Personne ne savait alors l'importance de ce tour de clé dans la serrure et que dès lors se dresserait comme un mur invisible entre les deux temps essentiels de notre histoire.»

Extrait d'une poésie sans titre paru dans le livre Parole de Bastien Faitd'herbe paru chez Des Figures et des Lieux

«- Et je reviens au soir

Comme une âme invisible,

A danser librement

Sous la lune qui luit

A contempler

La toiture dorée de la demeure

Où tous ceux qui sont morts

Quémandent chaque nuit

Un double de la clé.»

Le parcours et la personnalité multiple de Jacques Paris lui confèrent une âme particulièrement exquise où simplicité, ruralité, tradition et humanisme se retrouvent réhabilités à leur plus haut degré.

En savoir plus :

- La page Myspace de la Chavannée

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