Amélie Nothomb, Ni d’Eve, ni d’Adam

La chronique littéraire de Jean Mauduit
Avec Jean Mauduit
journaliste

Jean Mauduit a feuilleté les pages de "Ni d’Eve, ni d’Adam", écrites par Amélie Nothomb et publiées chez Albin Michel. Il livre ici son point de vue sur cet auteur féminin, devenue écrivain à succès, et sujet de polémique littéraire. Voici la première des chroniques intitulées "Les femmes écrivains", proposées par Jean Mauduit.

Émission proposée par : Jean Mauduit
Référence : chr301
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Amélie Nothomb est née le 13 août 1967 à Kōbe au Japon, de parents belges. Depuis 1992, elle publie un roman par an. Ni d'Eve, ni d'Adam a été publié en 2007.

Extraits de la chronique de Jean Mauduit :
«Amélie Nothomb est un OLNI - un objet littéraire non identifié. Cette fille belge – très belge même – est en réalité née à Kobé au Japon, dont elle a pendant les cinq premières années de sa vie absorbé la culture, la langue et la civilité terrifiante. Puis au hasard des déplacements de son ambassadeur de père, elle a bourlingué de Japon en Chine, de Chine en Amérique, et de New York au Bangladesh avant de retrouver à l’âge de 17 ans sa Belgique ancestrale, et d’y subir le bizutage qu’on réserve aux étrangers, aux gens d’ailleurs, à tous ceux qui accusent une différence et que leur différence accuse. Ce qui ne l’empêche pas de réussir brillamment ses études de philologie romane et d’être agrégée à 21 ans. Puis elle retourne au Japon, son autre patrie, où elle voudrait s’intégrer. Echec. Et la voici parisienne, par la grâce de l’écriture qui fait d’elle en peu d’années un auteur de premier rang.
«Certes Amélie Nothomb n’est pas Proust. N’empêche qu’elle domine de la tête et des épaules sa génération littéraire. Qu’a-t-elle de plus que les autres ? Sa fécondité ? Elle produit chaque année son roman avec la régularité d’une belle mécanique. Une bonne douzaine ont été publiés mais elle en a écrit en tout plus de quarante, ce qui n’est pas forcément un bon point dans cette société de consommation - de consumation – où l’on a tendance à se fatiguer si vite. C’est oublier les monstres sacrés du XIXème siècle et leur œuvre colossale, mais à l’époque de Balzac et de Zola l’exposition médiatique était minime. Et Amélie Nothomb est terriblement exposée aux médias – elle l’a bien cherché. Cela d’autant que son œuvre, comme chez tous les écrivains de qualité, présente un caractère obsessionnel et donc répétitif qui risque de lasser.»

Jean Mauduit

Jean Mauduit est journaliste, écrivain, docteur ès lettres, ancien secrétaire général adjoint de France Soir, ancien secrétaire général de Elle. Il a longtemps produit des émissions d'Histoire à la télévision, puis occupé des responsabilités aux éditions Hachette. Il est aujourd'hui consultant à Médiamétrie.
Sur Canal Académie, Jean Mauduit tient une chronique sur les femmes écrivains.

Bibliographie :
Maxim's 60 ans d'histoire et de plaisir, éditions du rocher, 1958
Saint Vincent de Paul, France Empire, 1960
La Révolte des femmes, Fayard 1971
La Grande Aventure du travail féminin, Fayard 1974
La France contre la France, 1984, couronné par l’Académie Française
Pour l'amour de Mazarin, Flammarion 2000
Les Fantômes de Newburry, Flammarion 2003
Le roman vrai de la meusure d'audience, éditions Médiamétrie 2005, distingué par l'Institut des Sciences Morales et Politiques
La conjuration de la Rose Noire, Flammarion 2007
Denis Huisman, une faim si dévorante, Picollec 2009
Tant de feuilles emportées par les jours, Flammarion 2010

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