
Les Mayas, bâtisseurs d’un vaste réseau de cités insoupçonné
Longtemps étudiée, la civilisation maya continue aujourd'hui de surprendre : en Amérique centrale, de nouvelles découvertes en révèlent l’organisation socio-politique. En effet, si leurs pyramides et leur calendrier sont bien connus, les Mayas ont surtout bâti, sur près de deux millénaires, un monde de cités dynastiques et de réseaux d’influence d’une remarquable sophistication. Grâce aux avancées de la recherche, et notamment à l’utilisation du LIDAR, un outil d’imagerie de haute précision, les archéologues redécouvrent l’ampleur de ces paysages urbains et les formes d’autorité qui les structuraient. Dominique Michelet, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, spécialiste de la civilisation maya et directeur de recherche au CNRS éclaire ces découvertes et leur portée.
Une civilisation millénaire aux structures politiques complexes
La civilisation maya a bâti un réseau de cités dynastiques dont l’organisation éclaire une histoire politique particulièrement riche. Les inscriptions hiéroglyphiques, l’iconographie et l’archéologie mettent en lumière une mosaïque de pouvoirs locaux, parfois hégémoniques, où les dynasties jouaient un rôle central dans la cohésion des communautés.
Des cités connectées par un vaste réseau d’infrastructures
Les découvertes montrent que les cités mayas n’étaient pas de simples centres isolés, mais des pôles urbains reliés entre eux par des chaussées, des axes cérémoniels et des zones d’habitat étendues. Ces infrastructures témoignent d’une vision fine de l’aménagement du territoire et d’une organisation sociale où les relations politiques s’inscrivaient dans l’espace. Loin du modèle de la cité-État strictement autonome, les Mayas formaient un ensemble dynamique, marqué par des interactions constantes entre capitales régionales et sites secondaires.
Le rôle déterminant du LIDAR dans la redécouverte du monde maya
L’utilisation du LIDAR, une technologie d’imagerie aérienne par laser, a révolutionné la connaissance de l’aire maya. En traversant la canopée des forêts tropicales, cet outil révèle des milliers de structures invisibles à l’œil nu et permet de reconstituer des paysages urbains entiers en trois dimensions. Grâce à lui, les archéologues identifient aujourd’hui l’étendue réelle des cités, leurs réseaux de communication et les marqueurs architecturaux de leur évolution. Ces données transforment la compréhension de la civilisation maya, mettant en évidence son ampleur, sa densité et la sophistication de son organisation.
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