Et si les plantes envahissantes sauvaient la planète ?
Et si les plantes envahissantes sauvaient la planète ?
Jolis visages d’un fléau silencieux, les plantes envahissantes bouleversent les écosystèmes et menacent la biodiversité. Pourtant, derrière cette nuisance se cache un formidable potentiel. La chimiste Claude Grison, membre de l’Académie des sciences et chercheuse au CNRS, a découvert comment ces espèces indésirables pouvaient dépolluer les sols et les eaux en captant les métaux qu’elles contiennent - des métaux qu’il est ensuite possible de réutiliser. L’académicienne démontre ainsi que la nature, même dans ses excès, peut devenir une alliée précieuse pour une chimie plus verte et un avenir plus durable.
Des plantes envahissantes aux alliées de la dépollution
Claude Grison, chercheuse au CNRS et membre de l’Académie des sciences, a fait de certaines plantes envahissantes une ressource précieuse. Ces espèces, souvent perçues comme des menaces pour la biodiversité, possèdent pourtant une capacité étonnante : elles absorbent les métaux présents dans les sols et les eaux polluées.
L’idée de la chercheuse est simple mais novatrice : transformer cette nuisance écologique en outil de dépollution et de recyclage des métaux.
L’éco-catalyse : transformer la pollution en ressource
En étudiant la structure racinaire et moléculaire de ces plantes, Claude Grison a découvert qu’elles pouvaient capter des métaux lourds comme le cuivre, le zinc ou même le palladium. Une fois récoltées et transformées, ces plantes saturées en métaux deviennent des « éco-catalyseurs » : des poudres végétales capables d’accélérer des réactions chimiques tout en réduisant l’empreinte environnementale de la chimie classique.
Ainsi, on dépollue les milieux naturels et on crée des matériaux utiles à la médecine, à la pharmacie ou à l’industrie.
Une chimie durable et citoyenne
Claude Grison défend une chimie durable, plus ambitieuse que la simple « chimie verte ». Son objectif : une science qui résout des problèmes environnementaux plutôt qu’elle n’en crée.
Elle milite pour une économie symbiotique, capable d’allier écologie, innovation et activité économique viable.
Ses recherches ont conduit à la création de deux entreprises soutenues par le CNRS, qui transforment les découvertes scientifiques en applications concrètes : dépollution, recyclage de métaux et répulsifs naturels inspirés du langage des plantes.
Claude Grison est directrice de recherche au CNRS et directrice du laboratoire de Chimie bio-inspirée et innovations écologiques (ChimEco – CNRS/Université de Montpellier). Elle membre de l'Académie des sciences depuis janvier 2025. En savoir plus sur le site de l'Académie des sciences.
