Bon appétit n’est pas itadakimasu !

Le "Dictionnaire subjectif" proposé par David Christoffel
Avec David Christoffel
journaliste

Les expressions françaises telles que « bon appétit », « bon courage » ou même « bon cours » ne peuvent pas se traduire directement en japonais par Itadakimasu ni en chinois par Guan Wei. Deux étudiantes s’en étonnent...

Émission proposée par : David Christoffel
Référence : mots526
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_ Shiho Fujimoto est japonaise. Elle explique qu’au moment de passer à table, les Japonais emploient une formule de politesse (itadakimasu), qui n’a pas d’équivalent en français. En effet, itadakimasu ne s’adresse pas à celui qui va manger mais à celui qui a préparé le repas. Pour autant que l'expression japonaise s'emploie dans les mêmes circonstances, au moment de passer à table, elle n'a pas la même direction. C’est celui qui reçoit le repas qui dit itadakimasu. Il s'adresse au cuisinier ou, plus abstraitement, à la nature. Littéralement, itadakimasu voudrait plutôt dire « merci pour ce repas », de sorte qu’au restaurant, il revient plutôt au client qu’à l’hôtelier de la prononcer. De plus, Itadakimasu a une dimension plus universelle, presque spirituelle, que n’a pas l’expression française « bon appétit », dont la teneur est plus mondaine.

Guan Wei est d’origine chinoise et, dans les couloirs de l’université française, il est étonné d’entendre les étudiants se dire « bon cours » quand ils se séparent pour entrer dans leurs amphithéâtres respectifs. Il constate lui aussi que « bon appétit » n’a pas d’équivalent dans sa langue maternelle. En chinois, au lieu de souhaiter « bon appétit », on incite son invité à manger abondamment, pour qu'il soit le plus à l'aise possible.

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