Michel Hulin : la méditation, le meilleur apport de l’Inde pour la sagesse aujourd’hui

L’intervention du philosophe indianiste au colloque "Quelle sagesse pour notre temps ?" de la Fondation Ostad Elahi Ethique et Solidarité humaine
Avec Jacques Paugam
journaliste

A l’occasion de la 10 ème édition de la journée de la solidarité humaine, l’Institut de France accueillait un colloque dont le thème s’articulait autour de la question "Quelle sagesse pour notre temps ?"
Michel Hulin, professeur honoraire de philosophie indienne et comparée à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV), a tenu évoquer l’orthodoxie et l’individualisme religieux en Inde.

Émission proposée par : Jacques Paugam
Référence : col669
Télécharger l’émission (20.19 Mo)

_ Cette émission vous est proposée dans le cadre du partenariat établi entre Canal Académie et la Fondation Ostad Elahi.

- Elle se divise en deux temps : dans le premier, vous pourrez écouter l'intervention de Michel Hulin, puis, dans le second, l'entretien de Michel Hulin répondant aux questions du journaliste Jacques Paugam, modérateur et animateur de ce colloque.


Orthodoxie et individualisme religieux en Inde


Je commencerai par une remarque toute simple. L’idée même d’un colloque comme celui qui nous réunit aujourd’hui est difficilement imaginable dans le monde indien. C’est-à-dire chercher une sagesse

Char de procession pour le pélerinage de la Kumbhamela, en 2001

pour notre temps, avec comme présupposé en arrière-plan, l’idée d’un déclin du religieux et des normes qui lui sont liées, en morale, en politique, etc. Parce qu'en Inde, on ne peut pas parler, aujourd’hui me semble-t-il de déclin du religieux. L’hindouisme parait aussi vivant qu’il ne l’a jamais été. Il suffit de vivre un peu en Inde, vous voyez partout, dans les villages, dans les villes, une fréquentation constante des temples, vous voyez des pèlerinages qui réunissent littéralement des millions de gens comme la Kumbhamela par exemple, vous voyez des maîtres spirituels qui parlent non seulement à la télévision, mais aussi en plein air, dans des stades, des places publiques, devant des centaines de milliers de gens et partout il y a une vie religieuse tout à fait concrète, qui n’est pas uniformisée ; les gens vont au temple plus ou moins selon leurs disponibilités, selon leur humeur, à toute heure de la journée ; on fréquente tel ou tel temple parce qu’on a une affinité plus ou moins forte avec la divinité ou la forme de divinité qui est associée.

On ne peut même pas séparer les gens en grandes obédiences, comme par exemple les vishnouites, les shivaïtes, les partisans de la déesse, parce qu’on s’aperçoit qu’en fait, les recoupements sont multiples. Les gens, alternativement fréquentent les temples des uns et des autres. Et puis ce n’est pas non plus une question de génération, on voit qu’il n’y a pas de clivages à cet égard entre les générations plus anciennes et les jeunes qui ne manifestent pas de rupture sur ce point.

Quelle est l’origine possible de cette situation ? Comment se fait-il que les choses n’ont pas évolué dans le monde indien de la même manière qu’elles ont évolué dans l’occident chrétien ? En fait, on constate en effet que nous n’avons pas du tout eu en Inde l’équivalent des grands affrontements historiques entre le magistère religieux et disons les velléités d’indépendance d’un esprit qui se voudrait indépendant des dogmes, d’un esprit laïque, d’un esprit scientifique, etc. On chercherait en vain l’équivalent des démêlés de Galilée avec l’Inquisition, ou plus près de nous, les problèmes de Darwin avec le dogme religieux.

D’une manière générale, on constate que l’historien des religions voit devant ses yeux se dérouler une histoire certes confuse, complexe, extrêmement complexe même, mais dans l’ensemble, dominée par une relative tolérance.


La cohabitation des cultes

Bien sûr, on peut toujours trouver des exemples locaux de persécution mais dans l’ensemble, les cultes ont, tant bien que mal, cohabité les uns avec les autres sans que cela fasse de déchirure complète. On a même dit par exemple que l’idée d’hérésie était très difficilement traductible dans les langues indiennes parce que le foisonnement des sectes, des interprétations personnelles ou de groupes de tel ou tel grand courant religieux n’ont cessé d’apparaître, de se multiplier, d’interférer les unes avec les autres, ce qui peut évidemment être vu négativement comme un conglomérat de pratiques et de croyances qui tout en ayant fondamentalement un air de famille, dans le détail, diffèrent les unes des autres d’une manière qui pour nous Européens, peut paraître parfois choquante.

Mais le grand avantage de cela, c’est qu’il y a eu une extraordinaire souplesse de l’hindouisme qui ne s’est pas défini dans des dogmes absolument rigides et définitifs, et qui n’a pas eu non plus l’idée de construire une structure, une église, un magistère, de définir les conditions d’une parole d’autorité à laquelle ensuite les fidèles devraient se soumettre. Il n’y a jamais eu d’équivalent du pape dans l’hindouisme, tout au plus aujourd’hui et déjà depuis un certain nombre de siècles, avons nous quelques personnages qu’on appelle les shankaracharyas, sortes de descendances spirituelles de l’illustre maître Shankara au VIII e siècle, qui sont les supérieurs de certains monastères et il y en a 4 ou 5 en Inde. Ce sont les seuls personnages qui détiennent une certaine autorité spirituelle mais relative. Ils ne sont pas toujours tout à fait d’accord entre eux de sorte qu’ils n’ont pas véritablement de pouvoir séculier quelconque. Alors à l’origine de ça, il faudrait évidemment remonter très loin et pour court-circuiter un petit peu tout cet historique que je n’ai pas le temps de faire, je résumerai les choses en disant que dans le monde indien traditionnel, on ne peut pas parler d’orthodoxie mais en revanche on peut parler d’orthopraxie.



De l'orthopraxie plus que de l'orthodoxie

Qu’est-ce que ça veut dire ? Cela signifie qu'en effet, ce qui a été l’arête de la société hindoue pendant des millénaires, correspond à une certaine structuration de cette société, ce qu’on appelle les Varna, quelque chose qui correspond un peu à ce que dans la France de l’ancien régime on appelait les ordres, le clergé, la noblesse, le tiers-état et il y en a un de plus en Inde, eux-mêmes subdivisés en groupes endogames et spécialisés dans une profession qu’on appelle les castes, ce système est essentiellement hiérarchisé.

A la base de cette organisation se trouve le Veda, dont on peut très, très grossièrement dire qu'il est l’équivalent de la Bible dans notre

L’apprentissage des Veda est très important en Inde. Il permet l’accession à la connaissance éternelle.

monde ou du Coran. C’est le livre sacré. Cela dit, il est surtout interprété par les Brahmanes, sa rédaction s’est étendue sur des centaines d’années, et d’autres textes sont venus interférer avec lui.

La sagesse des renonçants

Le phénomène important que je tiens quand même à dire pour expliquer ce qui a fait pendant à cette orthopraxie, qui peut paraître rigide et contraignante, c’est que très vite, peut-être même mille ans avant notre ère, on a vu surgir une forme de religiosité tout à fait différente du Véda qui est lié à la prédominance des Brahmanes, qui est lié au sacrifice, à l’orthodoxie, etc., ce qu’on appelle les renonçants, c’est-à-dire des gens qui sont en rupture avec cette société, cette religion très liée à la famille, à la caste, aux rites, etc.,et qui vivent leur religion, soit de façon solitaire, soit en adhérant à l'école d'un maître, au fond des monastères. Ces gens cherchent véritablement une liberté, une spiritualité proprement personnelle qui fasse contraste avec l’enfermement que la religion védique propose. La religion védique est un petit peu l’archétype de ce que Bergson appelait la religion close, la société close, tandis que cette dimension de l’ouvert, ce sont les renonçants, les moines, les religieux, qui existent encore aujourd’hui. Il y a, par exemple, des millions et des millions de personnages qu’on appelle des sadhus qui sillonnent les routes de l’Inde partout.




L’hindouisme concret : non violence, bhakti, kali yuga...


On explique l’hindouisme concret d’aujourd’hui par une espèce de rencontre entre ces deux pôles : le pôle du ritualisme, du sacrifice, de la hiérarchie, etc., et puis les valeurs nouvelles au premier rang desquelles il faudrait longuement parler de la non-violence qui a été l’apanage des renaissants. L’hindouisme concret, c’est cela : la symbiose, la synthèse elle-même complexe et jamais tout à fait achevée, de ces deux rencontres. Au carrefour des deux, on trouve ce que l’on appelle les sectes, c’est-à-dire des mouvements religieux plus particuliers qui définissent leur propre morale à l’intérieur du cadre général de l’hindouisme, et puis des représentations comme celle du circuit des renaissances et de la délivrance.

On trouve aussi d’autres formes, ainsi ce qu’on appelle la bhakti, par exemple, c’est-à-dire la religion, pas sentimentale mais affective. Aujourd’hui encore on rencontre l’une des manifestations d’exubérance religieuse qui n’ont guère leur équivalent chez nous, à la rigueur un peu chez les charismatiques chrétiens mais pas vraiment du même ordre.

La représentation du Kali Yuga est également présente. Elle correspond à l’âge de décadence où nous sommes censés nous trouver et qui va définir beaucoup de choses sur le plan intellectuel pour expliquer l’écart énorme entre la norme et le fait et l’idée qu’on doit introduire des comportements, des valeurs qui n’existaient peut-être pas jadis mais qui sont rendus nécessaires par la dureté des temps.

Pour conclure, je dirais, un hindouisme polymorphe d’une souplesse absolument incroyable qui en tant que tel a enduré toutes les secousses, toutes les révolutions, les a digérées de sorte que, aujourd’hui, il n’y a pas vraiment beaucoup de contestations. La seule, ce qui quand même peut être une menace ou en tout cas est un signal de changement profond possible dans l’hindouisme, c’est l’impact de la civilisation d’abord européenne et ensuite mondiale, de la technique, des communications, du règne de l’argent, etc., Là on constate peut-être qu’il y a une certaine érosion dans certaines parties de la société indienne mais qui pour le moment reste encore très minoritaire. On est frappé de voir que des scientifiques de haute volée sont en même temps des dévots de telle ou telle forme particulière d’une divinité et s’arrangent parce que les conceptions indiennes du temps et de l’espace, etc., sont d’une grande souplesse, et pour digérer en quelque sorte les apports de la physique quantique, de la cosmologie ; ils font coexister tout ça très bien avec un culte à Vishnou !




La méditation, apport essentiel pour une sagesse aujourd'hui

Retrouvez maintenant la seconde partie : l'entretien entre Michel Hulin et Jacques Paugam, journaliste à Canal académie.

- Jacques Paugam : Je voudrais vous poser une question très concrète puisque le thème c’est « quelle sagesse pour notre temps ? » : quel pourrait être l’apport essentiel de l’hindouisme à une sagesse pour notre temps ? Est-ce qu’il faut aller le chercher du côté de la théorie de la souffrance, du désir, de la non-violence ? Que mettriez-vous en valeur comme apport le plus fort de l’hindouisme ?_


- Michel Hulin : Je pense que c’est la tradition de méditation. La tradition qui est complémentaire de l’ensemble le plus visible que sont les pratiques dévotionnelles, multiples, spectaculaires...

A côté de celles-ci, il existe une tradition de méditation qui n’est pas uniquement l’apanage de personnages un peu folkloriques comme des yogi de l’Himalaya, mais qui est extrêmement répandue. En effet, il y a quantité de gens (même des hommes d'affaires) qui trouvent moyen, chaque matin par exemple, de réciter quelques formules védiques et surtout de méditer. Et ils combinent cela avec des pratiques plus proprement religieuses. Beaucoup de gens ne vont jamais au temple, beaucoup de brahmanes y vont rarement sauf à quelques occasions dans l’année, mais ils ont chez eux tout un autel où il y a diverses représentations plus ou moins anthropomorphiques de religions. Leur méditation est tantôt plus abstraite vers le brahman par exemple, l’atman, et tantôt au contraire, elle prend pour support des mûrtis c’est-à-dire des figurations religieuses concrètes. C’est l’idée que, ce n’est pas trop les dogmes qui importent, la fidélité aux dogmes ni même tellement le respect de certaines normes dans la conduite,- lesquelles sont plutôt dictées d’avance par la caste à laquelle on appartient-, mais plutôt une certaine manière de vivre le rôle qu’on est appelé à jouer dans le monde. C’est pour ça que la Bhagavad Gita par exemple reste peut-être le texte le plus moderne, le plus utilisable par eux parce qu’elle n’a pas d’obédience sectaire très rigide. Elle consiste à dire : chacun doit jouer le rôle que la naissance l’a amené à jouer en ce monde, mais dans un autre esprit, dans un esprit de détachement ; dans le vocabulaire de la Gita on dit « sans rechercher pour lui les bénéfices de l’action qu’il entreprend ».



- J.P. : Avez-vous l’impression que cette habitude de la méditation donne aux pratiquants de cette religion une perception du temps peut-être plus riche que la nôtre ?


- M.H. : En tout cas certainement différente. D’ailleurs sur le plan spéculatif, on peut dire que les philosophies indiennes sont parties de l’idée, un peu comme les Grecs, du temps circulaire, et puis très souvent, elles associent la temporalité en tant que telle, voient en elle un des visages de l’ignorance métaphysique, de l’illusion ou de la maya.

Dans une multitude de mythes, la percée au-delà des apparences, la percée vers la vérité, est liée à des récits mettant en valeur la fragilité, l’insubstancialité, l’irréalité ultime du temps. Donc cela joue un rôle très important. On est toujours par exemple frappé de voir des gens sur des places de marchés, des cours de temples, au milieu de tohu-bohu et d'un vacarme invraisemblable, qui sont là silencieux. Ils ne prennent pas une pause, je ne crois pas, ce sont des gens de tous les jours : ils réfléchissent, ils méditent, ils parlent éventuellement dans un dialogue silencieux avec leur dieu, et puis après, une fois que c’est terminé, avec le sourire, ils se remettent dans le train-train, mais autrement, dans le monde mais en même temps avec un détachement subtil.


- J.P. : Ce que l’on retient le plus souvent c’est la non-violence. En quoi la non-violence dans l’hindouisme est-elle différente de la non-violence telle que nous nous pouvons la percevoir ?


- M.H. : Historiquement, originellement, elle est très, très différente. En fait, on pense que c’est avant tout, au départ, une réaction contre le caractère, lui, violent, voire sanglant, de la religion védique qui est essentiellement une religion sacrificielle où le sang des victimes sacrificielles coulait en abondance. Il y a même des gens qui pensent que c’est voilé mais que peut-être à l’origine le sacrifice humain dans les temps certes très anciens, a été pratiqué. Donc au départ, la non-violence serait l’idée de gens qui ne veulent plus participer à cela, qui veulent en quelque sorte se garder les mains propres et au sens plus général du terme, ne faire souffrir aucun être, d’où évidemment parfois des étrangetés qu’on rencontre par exemple chez la secte des Jaïns qui sont obsédés par l’idée de faire souffrir ou de tuer le moindre animalcule donc ils font bouillir l’eau, ou encore pour les moines, ils mettent un masque devant le visage, ils ont un éventail, à vrai dire une espèce de palet qu’ils promènent devant eux Ce n’est pas le tout-venant des fidèles qui fait ça, évidemment ce sont certains moines mais ils sont le modèle des autres. Même chose pour ces fameux Shankaracharya dont je parlais tout à l’heure, ces espèces de maîtres qui ont une audience assez large : on est quelquefois frappé de voir que, quand ils interviennent dans un débat de société comme nous dirions, ils ne le font pas tellement pour des questions proprement humaines, que sais-je, la procréation assistée, l’avortement, la peine de mort etc., (ils le font quelquefois mais on sent que ce n’est pas ça qui les motive). Par contre, s’il est question d’introduire des abattoirs modernes, alors là c’est la levée de boucliers, parce que la vache, pour des raisons qui seraient trop longues à développer ici, a un statut particulier dans l’hindouisme, là ils prennent feu et flamme et éventuellement ils vont déchaîner des foules de centaines de milliers de personnes plus ou moins fanatisées d’ailleurs.



- J.P. : La non violence apparait comme une sagesse extrême, mais est-ce que ça ne repose pas sur quelque chose d’extrêmement violent qui est le système des castes ?



- M.H. : C’est un point très important. Au départ, la non-violence comme je le disais à l’instant, c’est l’apanage de ce qu’on appelle les renonçants, les sannyâsin, les gens qui laissent tout tomber, ça veut dire qu’ils laissent vraiment tomber leur appartenance de caste. Un brahmane ne l'est plus, il se dépouille de tous ses ornements de caste,

Michel Hulin, professeur honoraire de philosophie indienne et comparée à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV)

il devient anonyme, change de nom et s’en va errer à des centaines de kilomètres de chez lui, vit de mendicité religieuse et ainsi de suite.
Mais ce qui est paradoxal pour nous, c’est que cette non-violence d’une certaine manière, est restée une espèce d’idéal personnel, éventuellement partagé par un certain nombre de sectes mais comme Hegel l’avait déjà noté, ce n’est pas tellement réfléchi sur la société séculière en tant que telle, c’est-à-dire que, Bergson aussi le dit, le mysticisme hindou n’est pas exactement, sauf aujourd’hui peut-être, mais longtemps il n’a pas été du tout un mysticisme actif, c’est-à-dire que l’hindouisme n’a pas créé beaucoup d’institutions charitables, d’hospices etc., comme a pu faire le christianisme. Les gens allaient chercher le salut si on peut employer ce terme, la délivrance disons, d’abord pour eux-mêmes, éventuellement ensuite pour leurs disciples, pour les gens auxquels ils s’adressaient. Ils n’ont jamais eu l’ambition de réformer la société tout entière dans le sens de la non-violence. Cela apparaît avec Gandhi par exemple.



- J.P. : Est-ce que ça explique que finalement l’hindouisme ait beaucoup moins d’écho en occident que le bouddhisme par exemple ? Le moindre pas d’un éminent bouddhiste est connu en France et disséqué, alors que l’hindouisme, faites un petit sondage dans la rue... comment expliquez-vous cela ?

- M.H. : L’hindouisme c’est d’abord une mosaïque absolument invraisemblable de croyances, de pratiques multiples. Il y a une démarche qui est très charnelle, très liée à un territoire. Une des raisons d’ailleurs pour lesquelles on pense que le bouddhisme s’est effondré avec les invasions musulmanes au Xsup>e siècle, c’est qu’il reposait d’une part sur la dualité entre les laïcs, les non-moines et puis les moines. Les moines étant totalement dépendants des laïcs pour leur subsistance, et que d’autre part il y avait ce qu’on appelait des Vihara, des espèces de grands monastères qui étaient en même temps des universités, lesquelles ont péri très vite, alors que le brahmanisme -ou l’hindouisme qui en est la forme disons la plus large-, est intégré dans le terroir. Il est au niveau du village, il est une structure tout à fait indissociable de la vie sociale la plus élémentaire, à cette différence près qu’il n’est pas applicable à l’extérieur, ou alors c’est une caricature. Je pense par exemple à la société Hare Krishna qui est un petit peu décadente aujourd’hui mais qui au temps de sa splendeur en France et ailleurs en Europe, a essayé de reproduire d’une manière mimétique la société hindoue avec, pas tellement les castes, mais tous les rites d’initiation qui essayaient de conserver l’essentiel du concret de l’hindouisme, en l’appliquant, en le transposant dans un cadre occidental, ce qui donnait évidemment un mélange très étrange, détonnant.


Canal Académie vous invite à visiter le site de la Fondation Ostad Elahi pour connaître le programme complet et le nom des autres intervenants. Canal Académie retransmettra toutes les interventions, au rythme d'une par mois, généralement dans la dernière semaine du mois.
- Prochaine retransmission : celle de Maurice-Ruben Hayoun sur la sagesse dans la tradition juive.





- Ecoutez aussi le philosophe Bernard Bourgeois présenter ce colloque : Bernard Bourgeois : Quelle sagesse pour notre temps ?

- Ecoutez l'intervention de Maurice-Ruben Hayoun, intitulée «la sagesse dans la tradition juive et son apport pour aujourd’hui»

- Ecoutez l'intervention de Pierre Magnard, intitulée «Unicité de Dieu, unicité du genre humain»

- Ecoutez l'intervention de Geneviève Gobillot, intitulée «Le Coran, guide de lecture des Écritures»

- Ecoutez l'intervention de Anne Baudart, intitulée «La sagesse ? une médecine de l’âme»

- Ecoutez l'intervention de Michel Lacroix, intitulée « Réalisation de soi et style d’existence »



Cela peut vous intéresser