4e année polaire internationale : L’homme est-il le maître de la nature ? (1/5)

Avec les interventions de Jean-Claude Etienne, Philippe Descola et Bruno Goffé
Avec Julie DEVAUX
journaliste

A quoi sert une année polaire ? Qu’apprend-on sur notre planète ? Sommes-nous maîtres de la nature ou accepte-t-elle tout simplement notre présence ? Avec les questions environnementales actuelles, la clôture de cette quatrième année polaire internationale revêt une teneur tout particulièrement importante. Elle s’est déroulée les 14 et 15 mai 2009 au Sénat et au Collège de France.

Émission proposée par : Julie DEVAUX
Référence : col574
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Carte de l’Antarctique

Née en 1882, l'année polaire internationale, cette mobilisation scientifique, est organisée tous les 50 ans et, à chaque fois, elle s'étale sur deux ans. Jusqu’au début du XXIe siècle, les réflexions étaient essentiellement menées par des spécialistes des sciences de la nature et de l’univers. Désormais, les sciences humaines et sociales sont invitées à collaborer.

Au cours de chaque année polaire, plusieurs programmes de recherche sont lancés afin de mieux connaître notre planète et son évolution. La quatrième année polaire s’est ainsi ouverte le 1er mars 2007 au Sénat et s’est achevée le 14 et 15 mai 2009 au Sénat et au Collège de France.

Le Sénat et le Collège de France ont enregistré la totalité du colloque organisé par le sénateur Christian Gaudin, Vice-président de l’OPECST et Edouard Bard, Professeur au Collège de France, Chaire de l’évolution du climat et de l’océan. Canal Académie vous propose une sélection d’interventions parmi de nombreux invités prestigieux.
Retrouvez le programme complet de ces deux journées de colloque sur le site de l’OPECST

Voici la première retransmission : "L'Homme et l'environnement", l'un des thèmes présentés lors de la clôture de la quatrième année polaire internationale, présidée par Jean-Claude Etienne et Philippe Descola. L'urgence de la situation nous pousse à mieux comprendre le rôle des gaz à effet de serre, des nuages, des aérosols, des zones polaires alors qu'une fonte sans précédent des glaces continentales et de la banquise lors des deux derniers étés a eu un impact critique sur la biodiversité.

Dans cette retransmission, vous entendrez tout d'abord
- Jean-Claude Etienne et Philippe Descola qui reviennent sur les objectifs d'une année polaire depuis sa création.
- puis la parole est donnée à Bruno Goffé qui présente, pour sa part, ses conclusions sur l'exploitation des ressources minières dans l'Arctique.

L'Homme n'est pas maître de la nature, mais fait partie de la nature. A ce titre, il a encore beaucoup à apprendre de l'environnement qui l'entoure et les pôles sont précisément des révélateurs qui permettent de polariser ce qui se passe à la surface de la Terre. Il n'y a ainsi aucune distinction entre l'Homme et la nature puisqu'ils sont intimement liés.

La distinction entre l'Homme et l'environnement n'est pourtant pas si simple. Ce qui pourrait les différencier serait les droits que les Hommes possèdent contrairement au reste des êtres vivants. Pourtant, certaines tribus indiennes amazoniennes telle que les Atchouars ignorent la distinction que les Occidentaux font entre la nature et l'Homme. Selon eux, les animaux et les plantes sont des personnes à part entière. Seule leur apparence physique diffère. Les Occidentaux se sont, au contraire, rendus possesseurs de la nature. Nous aurions donc beaucoup à apprendre de ces civilisations, qui ont su se préserver de ce pillage irréfléchi de la nature dans lequel nous nous sommes engagés à partir du XIXe siècle. Elles qui n'ont jamais songé que les frontières de l'humanité s'arrêtaient aux portes de l'espèce humaine. Ainsi, il faudrait que l'Homme se mette en retrait de l'environnement dans lequel il est plongé pour l'appréhender comme un ensemble cohérent.

L'exploitation des ressources minières dans l'Arctique est également un enjeu majeur dans le cadre du changement climatique puisqu'elle a un impact financier majeur pour les populations inuits. Bruno Goffé revient sur ce sujet au cours de son exposé.

Ainsi, cette quatrième année polaire internationale pose la question suivante: faut-il mettre en priorité le développement industriel ou bien les contraintes économiques et la préservation du milieu naturel ? Les décisions écologiques prises dans les années à venir seront déterminantes pour contrer le réchauffement climatique !

En savoir plus :

Jean-Claude Etienne, sénateur, premier vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Philippe Descola, professeur au Collège de France, chaire d'anthropologie de la nature.

Bruno Goffé, directeur adjoint scientifique de l'Institut national des sciences de l'univers, directeur de recherche au CNRS.

Ce colloque a bénéficié du soutien du CNRS : Centre national de la recherche scientifique, de l’IPEV : Institut Paul Emile Victor , de l’ICSU : International Council for Science et de l’OMM : Organisation météorologique mondiale.

Sénat
|http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/evo_cli/annee_20082009.htm>
L'Académie des sciences dans l'histoire des expéditions vers les pôles

Ecoutez également :

- 4e année polaire internationale : scientifiques et politiques peuvent-ils collaborer ? (2/5)
- 4e année polaire internationale : Comment éviter la fonte des glaces polaires ? (3/5)
- 4e année polaire internationale : Peut-on anticiper les conséquences climatiques sur la biodiversité ? (4/5)
- Erik Orsenna, Claude Lorius et Yvon Le Maho à la 4eannée polaire internationale : l’impact de l’Homme sur le changement climatique (5/5)
- La recherche polaire : se donner les moyens de l’excellence avec le sénateur Christian Gaudin
- La fonte des glaciers, des glaces de mers et des glaces continentales avec Frédérique Rémy, glaciologue

- Lire le rapport

http://www.librairie.senat.fr/product-r08-503.html

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