Oméga-3 : soyez intelligent, vivez longtemps !

Avec Jean-Marie Bourre, membre de l’Académie nationale de médecine

Manger du poisson rend-il intelligent ? Oui ! répond Jean-Marie Bourre. Grâce aux oméga-3, acides gras essentiels, le cerveau des nourrissons se construit correctement. A l’âge adulte, ces mêmes oméga-3 permettent de lutter contre la tension artérielle, la dépression ou encore la démence. A vos fourchettes ! Le Dr Jean-Marie Bourre fait le point sur ces bonnes graisses, indispensables à l’homme.

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Les oméga-3, sont des acides gras polyinsaturés, que l'on trouve naturellement en grande quantité dans les poissons, et les huiles de noix et de colza (l'huile d'olive est une huile monosaturée). On les appelle :
- L'acide alpha-linolénique (ALA)
- L'acide éicosapentaènoïque (EPA)
- L'acide docosahexaènoïque (DHA)

Alors que les femmes devraient consommer 1,6 gramme par jour d'oméga-3 et les hommes, 2 grammes, chacun n'en consomment que la moitié. À tort, puisque les oméga-3 sont des alliés redoutables contre les maladies et permettent de lutter contre le vieillissement.

La sardine, avec le maquereau, le saumon, la truite et le hareng, sont les poissons les moins onéreux, et les plus riches en Oméga3


Les effets sur le QI !
Vient d'être publiée dans Les Annales pharmaceutiques, une étude prouvant que de futures mères, ayant mangé du poisson pendant leurs grossesses, et en quantité importante, offrait la possibilité à leurs nourissons de développer un quotien intellectuel plus élevé que la moyenne. Car le cerveau, organe le plus gras après les tissus adipeux, a besoin d'un stock important de bonnes graisses pour se former.
Il est également prouvé que consommés en quantité importante, les oméga-3 diminuent les risques de dépression et agit notamment contre le baby blues !

Mais les oméga-3 ne se contentent pas de rendre la vie plus facile à la mère et à son enfant... Ils luttent également contre la tension artérielle. Quant aux risques de maladies cardiaques, ils sont divisés par deux, si la consommation de poisson est supérieure à deux fois par semaine.
Par ailleurs, les oméga-3 stimulent l'activité intellectuelle et limitent les risques de démence.

Les propriétés anti-inflammatoires peuvent également avoir un effet calmant pour des maladies touchant les intestins telles que la maladie de Crohn ou le cancer colo-rectal.

Manger mieux pour vivre mieux n'est donc pas un mythe !

Un des succès du régime crétois : multiplier les sources d’Oméga3 avec une alimenation composée en partie  de poisson de pourpier et d’huile de noix

Que faut-il manger ?
Manger varié et équilibré n'est pas un scoop. En revanche, Jean-Marie Bourre met l'accent sur une alimentation basée sur les poissons et les crustacés, d'élevage ou non. Prendre une cuillière d'huile de poisson sans surconsommation, ne peut être que bénéfique pour la santé.
Le pourpier (salade) est également riche en oméga-3, ainsi que les oeufs de poule, les huiles de lin, de noix et de colza.

Que penser des produits enrichis en oméga-3 ?
Tout dépend du produit. Dans le cas d'une margarine par exemple, il convient au consommateur de vérifier la teneur en huile de colza. Si elle est importante alors le produit est valable ; si la teneur est de l'ordre de 1%, passez votre chemin !

Attention : En aucun cas les oméga-3 baisseront votre taux de mauvais cholestérol (LDL)! Cette confusion, bien souvent entretenue par les industriels, part du principe où si vous consommez moins de graisses saturées, vous consommerez plus de graisses polyinsaturées...

Que se passe-t-il en cas de «surdosage» ?
Les Français sont encore loin d'être dans le cas de figure d'excès en oméga-3. En revanche, chez les esquimaux, gros mangeurs de poisson et de viande de phoque, la surconsommation de ses produits fort en oméga-3 provoque de graves hémorragies.
Car les oméga-3, consommés à fortes doses, sont de puissants anticoagulants.
Avant de consommer 800 grammes de poisson par semaine ainsi qu'un kilo de phoque et d'ours, il vous reste une petite marge...!

En savoir plus :

Dr Jean-Marie Bourre, neurotoxicologue, directeur de recherche à l’Inserm, membre de l’Académie nationale de médecine

Jean-Marie Bourre est directeur de recherche à l’Inserm, spécialisé dans la chimie du cerveau et ses rapports à la nutrition. Neuro-toxicologue, il est l'un des découvreurs des effets des oméga-3 sur le cerveau.
Membre de l'Académie nationale de médecine, il a publié de nombreux livres, succès en librairie :
- Diététique du cerveau : la nouvelle donne, éditions Odile Jacob, (6 mai 2003)
- Les Aliments de l’intelligence, éditions Odile Jacob (6 avril 2001)
- La Diététique de la performance, éditions Odile Jacob (1 février 2003)
- La vérité sur les Oméga3, éditions Odile Jacob (29 mars 2007)

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