Le rayonnement du français : croyons en nos propres atouts !

avec l’écrivain Axel Maugey
Avec Annet Sauty de Chalon
journaliste

L’universitaire Axel Maugey a publié récemment un essai intitulé Le Privilège du français. Loin de lancer des cris alarmistes, il invite à mesurer l’importance du français sans grandiloquence mais sans faiblesse, avec enthousiasme et lucidité.

Émission proposée par : Annet Sauty de Chalon
Référence : ecl307
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L'universitaire Axel Maugey – dans un essai intitulé Le Privilège du français – estime que « le moment est opportun, compte tenu de l’évolution géopolitique mondiale, pour affirmer la diversité de l’espace en français, sans grandiloquence ni faiblesse » car, ajoute-t-il, « la langue française continue d’illustrer une civilisation vivement appréciée pour son art de vivre et sa très riche réalité culturelle ».

Sommes-nous linguistiquement privilégiés ? Mesurons-nous la chance qui nous est donnée de parler français et, ainsi, d’appartenir à une très vaste communauté mondiale ?

Primé en 2006 par l'Académie pour l'ensemble de ses travaux dans ce domaine, Axel Maugey s’insurge contre les déclinologues résignés à voir le français – et la France – mis à l’écart, tant il est vrai que notre pays et notre langue, outre qu’ils sont porteurs de l’idéal des Lumières, incarnent toujours une forme de résistance à l’uniformité sous pavillon anglo-saxon. Comme le résume Maurice Druon : « si l’anglais est une nécessité, le français est un privilège ».

Naturellement, Maugey n’est pas un naïf. Il sait la toute-puissance du globish, cette nouvelle lingua franca du monde des affaires. Mais, en qualité de « missionnaire de la francophonie », ainsi que le désigne Bruno de Cessole (dans le magazine Valeurs actuelles), Maugey rappelle des vérités trop souvent ignorées : 120 millions de locuteurs utilisent le Français comme première langue, 150 millions comme deuxième langue. 100 millions d’élèves, avec l’aide de 900000 enseignants, l’apprennent comme langue étrangère. Pour témoigner de cette vivacité, Maugey nous emmène découvrir l’Italie pétrie de francophilie et « qui porte si hautement le dialogue des cultures ». Grand connaisseur du Canada, il nous aide à mieux comprendre le Québec, « cette nation américaine qui défend l’idée que quelque part elle renferme le passé mais aussi une partie de l’avenir de la France ».

A l’abandon de ceux qui n’y croient plus, Maugey oppose un bel enthousiasme ; à l’aveuglement de ceux qui n’y ont jamais cru, il fait montre de lucidité.

Pour lire :

Le privilège du français est publié aux éditions Humanitas.

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