Vladimir Velickovic, de l’Académie des beaux-arts (1/2)

Le parcours de l’artiste
Avec Krista Leuck
journaliste

Peintre contemporain de renommée internationale, Vladimir Velickovic a été élu à l’Académie des Beaux-Arts dans la section de peinture le 7 décembre 2005. Afin de mieux le connaître, Krista Leuck, pour Carrefour des Arts, s’est longuement entretenue avec ce grand artiste. Dans la première partie de cet entretien, voici son parcours. La deuxième partie présente son oeuvre.

Émission proposée par : Krista Leuck
Référence : carr244
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Vladimir Vélickovic né en 1935 à Belgrade, en Serbie, région qui a traversé son lot de guerres. Dès son plus jeune âge, il est le témoin des horreurs de la Deuxième Guerre Mondiale. En 1941, sa ville est bombardée et largement détruite. Très tôt, la vision de la mort ne l’a donc pas épargné.

Vladimir Velickovic, élu à l’Académie des beaux-arts le 7 décembre 2005


Toute son œuvre en sera marquée.
Issu d’une famille relativement aisée, de parents francophones, père médecin et mère bibliothécaire, Vladimir Vélickovic est remarqué dès l’école pour son talent de dessinateur.
Difficile en cette période tourmentée de suivre un apprentissage dans un métier d’art. Mais en autodidacte rigoureux et passionné, le jeune Vladimir se jette sur toutes les reproductions des grands maîtres que lui offre la bibliothèque familiale et entreprend de découvrir le secret de leur génie. C’est ainsi qu’il va reproduire des Dürer, Goya, Rembrandt, ou encore s’initier à la peinture française : Courbet, Ingres, Delacroix entre autres.

En 1951, à l’âge de seize ans, il participe à première exposition. C’est la période du plein essor culturel de l’après-guerre. Période d’affrontement entre les abstraits et les figuratifs. Période aussi où se manifestent ailleurs en Europe un Graham Sutherland et sa fameuse « Crucifixion » inspiré de Grünewald, un Francis Bacon et ses étranges métamorphoses qui exaltent la monstruosité. Période encore - par exemple - du groupe Cobra navigant entre ces deux courants.

Durant ces années-là, Vladimir Vélickovic participe au groupe « Médiala » réunissant de jeunes artistes attirés par le fantastique – Bosch, Bruegel ne sont pas loin. C’est à cette époque charnière que sa signature et sa plastique vont se positionner dans la dimension du corps humain, de son espace et de ses drames.

Vladimir Velickovic. "Homme de Muybridge" 1988


Vladimir Vélickovic caresse également le rêve de devenir sculpteur, mais se décidera finalement pour des études d’architecture qu’il réussit avec un diplôme d’excellence et se verra même confier un projet d'urbanisme !

Viennent les années 60 et plusieurs rencontres artistiques déterminantes :

Celle de Kristo Hegedusic, fondateur du groupe « Zerulja » ( la Terre) qui dirige un atelier d’un genre très original : dans une villa à Zagreb (aujourd’hui Croatie), un groupe d’artistes expérimentent leurs créations en totale liberté. Il en sort des artistes de premier plan.

Autre rencontre qui marque une nouvelle étape : celle de Georges Boudaille, critique d’art aux Lettres Françaises, qui, indirectement lui ouvre le chemin de la France.
Dès lors, la notoriété de Vladimir Vélickovic va dépasser les frontières de la Yougoslavie, frontières qu’il se décide lui aussi de franchir.
Une bourse d’étude le mène à Bruxelles. Première exposition personnelle en 1964 « Les apparences de la peur ». Par hasard, lors d’un voyage à Paris, il tombe sur la galerie du Dragon qui organisera deux expositions successives.

S’ensuivent une quarantaine d’année de vie parisienne marquées par des tableaux - beaucoup de tableaux -, des expositions - beaucoup d’exposition, - et une renommée grandissante.
Dès lors Vélickovic va rejoindre le parnasse parisien.

Huile sur toile par Vladimir Velickovic<br /> "Descente figure V"


En 1983, Vladimir Vélickovic est nommé professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, fonction qu’il n’a quittée que depuis peu.
En décembre 2005, il est élu à l’Académie des beaux-arts.

Vladimir Vélickovic se remémore pour nous les moments les plus forts de son « exil » parisien. Il évoque également les années de guerre en Yougoslavie depuis l’éclatement de la guerre en Bosnie en 1992, et ses conséquences sur la situation dans les Balkans aujourd’hui.

Dans la deuxième partie de cet entretien, nous abordons plus particulièrement l'oeuvre de Vladimir Vélickovic Vladimir Velickovic, de l’Académie des beaux-arts (2/2)

- Pour en savoir plus :

Vladimir Vélickovic à l' Académie des beaux-arts

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