Aspects de Chopin, un livre du célèbre pianiste Alfred Cortot

Jean Cortot, de l’Académie des beaux-arts, raconte l’influence de Chopin sur l’oeuvre de son père
Jean CORTOT
Avec Jean CORTOT
Membre de l'Académie des beaux-arts

Jean Cortot, de l’Académie des beaux-arts, est le fils du célèbre pianiste Alfred Cortot. Il évoque ici quelques souvenirs de son père, auteur d’un livre Aspects de Chopin qui met en évidence son admiration pour le compositeur d’origine polonaise.

Vous écoutez dans cette émission des extraits du Prélude n°20 de Chopin interprété par Alfred Cortot.
Il ne fut pas que pianiste de talent, il fut aussi homme d'écriture. Alfred Cortot, sans doute le plus inspiré des grands pianistes français du XXe siècle, était musicien et pédagogue d’exception, mais aussi écrivain comme le révèle le livre Aspects de Chopin. Ainsi, le portrait du compositeur polonais est-il dépeint par son disciple avec un indicible doigté.

- Extrait du Chapitre 1 intitulé «Au travers de quelques portraits» :

Alfred Cortot (1877 - 1962)

«Et tout d'abord l'aspect physique.
Le passeport qui lui fut délivré à Paris, le 7 juillet 1837, à l'occasion d'un bref séjour qu'il fit en Angleterre en compagnie de Camille Pleyel, et, - ce qui était sans doute une mesure destinée à en faciliter l'obtention - en tant qu'issu de parents français, lui assigne une taille d'un mètre soixante-dix ; le reste du signalement se bornant, conformément aux indiscriminatives modalités d'usage, à lui reconnaître un menton rond, un visage ovale et une bouche moyenne.
»

Dans les 270 pages du livre, le lecteur comprend bien qu'il ne s'agit pas d'effleurer mais de donner un sens profond à l'homme et à l'oeuvre de Chopin.

Pablo casals, violoncelliste, chef d’orchestre et compositeur catalan


Jean Cortot, de l'Académie des beaux-arts, raconte combien les années furent belles aux côtés de son père Alfred qui lui apprit bien des choses dans les domaines de l'art, de la littérature ou de la musique. « Des tableaux contemporains ornaient les murs de la maison, c'est ainsi que j'ai commencé à m'intéresser à la peinture ! La musique appartenait à mon père. Je voulais apporter quelque chose de plus ou de différent. J'ai choisi les pinceaux !»

Notre invité témoigne dans cette émission du formidable univers dans

Henri Mondor, médecin, chirurgien et historien de la littérature français. Il fut également dessinateur et reconnu pour son savoir en étant élu à quatre académies

lequel il évoluait grâce à son père ; de toutes les rencontres hétéroclites qu'il fit au hasard des journées. Passaient chez les Cortot des écrivains (Paul Valéry, Jean Giraudoux ou Paul Morand) ; des médecins (Mondor) ; des peintres (Matisse fit un portrait d'Alfred Cortot).

Alfred Cortot en compagnie de Jacques Thibaud, grand violoniste français

- «Enfant, je voyageais avec mes parents pendant les vacances et j'assistai à de nombreux concerts. Je me souviens notamment du dernier concert de trio à la salle Pleyel qui remonte je crois à 1934. Il y avait Pablo Casals, Jacques Thibaud...»

- «J'étais proche de mon père. Je lui dois tout.»

- «Chopin a été pour lui quelque chose de très important.»

À travers cet essai Aspects de Chopin, nous revivons l'être humain mais aussi l'artiste polonais dans l'accomplissement de ses activités professionnelles. Écrit par l'un de ses interprètes les plus illustres, il n'en ressort pas moins une irrésistible envie d'en savoir un peu plus sur son auteur : Alfred Cortot. Affaire réglée grâce au témoignage émouvant et sincère de son fils Jean, l'un de ses plus fidèles auditeurs, qui nous replonge à un moment particulièrement fécond de la musique française et de la révolution wagnérienne.

En savoir plus :

En 1902, Alfred Cortot est le premier Français à diriger Le Crépuscule des dieux de Wagner. Le grand musicien français naît à Nyon (Suisse) le 25 septembre 1877. Il étudie au Conservatoire de Paris, où il est l'élève de Louis Diémer. Un ancien élève de son maître, Edouard Risler, lui fait connaître Bayreuth et il y devient rapidement chef de chant. Cette expérience le marque profondément ; il sera toujours considéré comme un spécialiste des romantiques et des post-romantiques. Il se révèle un des interprètes les plus sensibles de Chopin, de Schumann et de Debussy. Mais c'est surtout l'exécution de Tristan et Isolde et de Parsifal, au Château-d'Eau, qui attire sur le jeune chef d'orchestre l'attention de la critique parisienne, à une époque où la musique de Wagner est encore traitée en France de «charivari».

- Jean Cortot membre l'Académie des beaux-arts, section peinture

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