Sainte Russie d’Alain Besançon, membre de l’Académie des sciences morales et politiques

Immense, complexe, infinie... Plongée sans illusion au coeur de la Russie par l’un de ses meilleurs connaisseurs
Avec Annet Sauty de Chalon
journaliste

La Russie doit s’appréhender comme une réalité immatérielle, pure, idéalisée, et, pourrait-on dire, absolument mythifiée. Alain Besançon, historien, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, conjugue la connaissance intime du sujet, de la langue et de la culture avec une analyse d’une grande finesse dont il fait partager les grandes lignes dans cet entretien autour de son livre "Sainte Russie ».
dimanche 2 décembre 2012 par Annet Sauty de Chalon - réf.

Émission proposée par : Annet Sauty de Chalon
Référence : pag1129
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Qu’est-ce que la Russie ? L’Occidental - et surtout le Russe lui-même -
s'est maintes fois posé la question, en premier lieu dans la
littérature : à l’image des matriochkas, les fameuses poupées placées
les unes dans les autres, le plus vaste pays du monde semble se dérober ironiquement à la compréhension immédiate et vulgaire : qui n’entre pas dans la logique complexe de ces visages à la fois multiples, semblables et imbriqués risque fort de ne jamais pénétrer l’immensité d’un espace où habite l’infini de Dieu.

Ce n’est pas un hasard si la théologie occupe une part importante. L’étude du discours, du mensonge, de l’idéologie, du rapport à l’histoire et bien sûr à l’Occident : les grands noms défilent, Pouchkine, Gogol, Dostoïevski mais aussi Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Lénine, Staline ou Khrouchtchev sans oublier le régime actuel qui a remplacé le communisme par l'orthodoxisme.

Partant du grand schisme de 1054, date à laquelle Rome s’est séparée de Byzance, Alain Besançon se plaît à faire tomber les décors Potemkine de tous les discours, de toutes les illusions, qui ont notamment eu cours en France au sujet d’un pays dont certains ont cru avec bonheur qu’il avait prolongé la Révolution de 1789 et dont d’autres croient maintenant qu’il pourrait sauver l’Europe de l’Ouest de la décadence et de l’islamisation. Mais attention, la Russie ne se laisse pas domestiquer par l’Occident. Alain Besançon commente, plein de nuances, cette citation du général de Gaulle. « Sous le soviétique, il y a le Russe». Et sous le Russe, qui y a-t-il ?

Annet Sauty de Chalon

Sainte Russie
Editions de Fallois

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