Les fonds souverains ou la « guerre des capitalismes »

avec Caroline Bertin Delacour, avocat d’affaires
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Les fonds souverains, ces fonds d’investissement publics (détenus par les Etats), se retrouvent aujourd’hui en droite ligne de la crise financière. Que peut-on en penser ? Qui les contrôle ? Faut-il les combattre ? Regard sur un phénomène de notre temps avec Caroline Bertin Delacour, avocat d’affaires, invitée de Jean-Louis Chambon.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag621
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Les fonds souverains recouvrent plusieurs acceptions. D'une façon simplifiée, il désigne l'argent des Etats provenant des exportations (pétrole ou produits manufacturés). L'argent en devise est passé dans les banques centrales et l'excédent est placé en fonds souverains pour le faire fructifier.

Les fonds souverains ou fonds d'investissement appartenant à des Etats (leur but étant l'achat d'entreprises) sont souvent très gros et leurs pouvoirs importants (la plupart proviennent de Chine, Moyen Orient, Russie...). Ils sont donc matière à polémique et controverse.

Les réactions, comme le dit notre invitée, sont ambivalentes car ces fonds sont dotés de plusieurs milliers de milliards de liquidités. Cette masse financière fascine et inquiète en même temps. «On courtise les fonds car ils peuvent financer nos déficits, nos banques, nos entreprises, les projets futurs mais on les craint car ils peuvent déstaliser le système financier, racheter nos industries stratégiques et servir les intérets des Etats qui les contrôlent.» Pour l'auteur deux raisons suscitent la méfiance de ces fonds : l'opacité qui les entoure et le fait qu'ils soient publics.

L’émergence soudaine de ces fonds souverains au paroxysme de la crise a pu apparaître comme l’illustration d’une « guerre des capitalismes » forme nouvelle d’affrontements entre Etats.

En réalité, précise l’auteur, avocat d’affaires, très expérimentée dans le traitement des investissements étrangers, il s’agit de « la redistribution de la richesse mondiale des pays industrialisés vers les pays émergents, l’inversion des rapports de force économique au profit du Moyen Orient, de l’Asie », un basculement de l’économie mondiale vers l’Est.

Les fonds souverains prospèrent sur les déficits des pays occidentaux et sont le symptôme de leur affaiblissement.

En réalité, les fonds souverains répondent aux besoins gigantesques de financement des économies occidentales, France comprise. Reste à trouver un juste équilibre entre contrôle et ouverture des marchés pour « construire ensemble le futur ».

Véritable guide, ce livre propose dans une approche particulièrement didactique et documentée, des éléments de réponse aux principales questions : Que sont-ils ? Qui les contrôlent ? Faut-il les combattre ?

Une référence pour les initiés comme pour le grand public.

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