Le Chemin de Croix des académiciens

Avec Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut
Gabriel de BROGLIE
Avec Gabriel de BROGLIE de l’Académie française,
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques

Quinze académiciens de l’Académie française ont rédigé un texte méditant sur une des quatorze stations du Chemin de Croix. Le chancelier Gabriel de Broglie explique comment est né ce projet et souligne combien l’ensemble des textes, homogène, constitue un beau parcours. dimanche 16 mars 2008 - réf.

Chaque année, le vendredi avant Pâques, des millions de chrétiens de par le monde, commémorent ce cheminement douloureux effectué par Jésus, le Christ, du moment où il a été condamné à mort jusqu’au moment où il a rendu le dernier soupir.

Traditionnellement, et depuis le XIIIe siècle, ce cheminement s’effectue comme une procession, avec quatorze étapes, qui constituent les quatorze stations du Chemin de Croix. Et il est de coutume de s’arrêter devant chacune d’elles et de méditer sur chaque épisode de la Passion du Christ.

C’est pour aider à cette méditation qu’est paru, en cette période pascale 2008, un petit livre intitulé Le chemin de croix des Académiciens, publié par les éditions Bayard.

Gabriel de Broglie, Chancelier de l’Institut

Monsieur Gabriel de Broglie, Chancelier de l’Institut de France, membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques, raconte, dans cette émission, comment est née l'idée de ce livre. Le père Matthieu Rougé, curé de la paroisse Sainte-Clotilde (une paroisse située dans le VIIe arrondissement qui englobe l'Assemblée nationale et se trouve ainsi "la paroisse des parlementaires"), en prit l'initiative en parlant de son projet à Maurice Druon et à Gabriel de Broglie.

Quinze Académiciens de l'Académie française, croyants ou non, ont rédigé un texte sur la station de leur choix.
C'est ainsi, pour n'en citer que quelques uns, que Jean-Marie Rouart a médité sur la première station, Jésus est condamné à mort ; Max Gallo, sur la deuxième, Jésus chargé de sa croix ; Pierre Rosenberg, la troisième, Jésus tombe pour la première fois, et il a profité de l'opportunité qui lui était donnée pour évoquer le talent du sculpteur Pradier ; Michel Mohrt, Michel Serres et Dominique Fernandez, la quatrième où Jésus rencontre sa mère. D'autres académiciens ont également participé : Pierre-Jean Rémy, Jean-Denis Bredin, Alain Decaux, Pierre Messmer (qui avait choisi sa station avant de mourir), Jean d'Ormesson, Frédéric Vitoux.

Cinquième station, Simon de Cyrène aide Jésus à porter la croix
Scuplture de Pradier, à Saint-Clotilde (Paris)

Quant à Pierre Messmer, décédé en août 2007, s'il a choisi la cinquième station, Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix, c'est parce qu'il avait lui-même combattu dans cette région de la Cyrénaïque.

Le Chancelier de Broglie, a pour sa part, homme de communication et d'image, a porté son choix sur la sixième station : « Véronique essuie le visage de Jésus ». Il explique pourquoi l'image est si essentielle à la dévotion religieuse. Une lecture est ici donnée de son texte.

Sixième station, Véronique essuie le visage de Jésus
Scuplture de Pradier, à Saint-Clotilde (Paris)


L'ouvrage est présenté par le cardinal Lustiger qui, décédé en août 2007, n’a pu voir la publication de ce livre (il avait été élu à l'Académie française en 1995). On peut ainsi lire sa méditation (qui date de 88) intitulée « Suivre le Christ en son chemin de Croix » et une émouvante méditation sur la treizième station « Jésus est détaché de la Croix et son corps est remis à sa mère ». Une lecture est ici donnée de ce texte.

Enfin, c’est Maurice Druon qui termine ce chemin de croix, par une jolie formule, qui ne se trouve pas dans les 4 Evangiles : il fait dire à Joseph d’Arimathie, qui voit le tombeau ouvert et l’intérieur vide, « et maintenant commence l’Espérance ».

Précisons que le 19 février 2008, se tenait en la basilique Ste Clotilde à Paris, une manifestation pour fêter le 150e anniversaire de cet édifice original qui n'est pas un pastiche de gothique mais offre les caractéristiques esssentielles de l'art du XIXe siècle.

Dans ce livre sont très joliment reproduites les sculptures de la basilique néogothique Sainte Clotilde, à Paris (inaugurée en 1857), reliefs que l’on doit à deux grands sculpteurs de pierre : Jean-Jacques Pradier et Francisque ou François Duret, tous deux membres de l’Académie des beaux arts au XIXe siècle.

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