La prospérité du vice. Une Introduction (inquiète) à l’économie

Un livre de Daniel Cohen interviewé par Jean-Louis Chambon
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Où va le capitalisme ? Où entraîne-t-il le monde ? Daniel Cohen montre dans son dernier livre La prospérité du vice. Une Introduction (inquiète) à l’économie comment l’économie façonne la société au fil du temps. Jean-Louis Chambon reçoit l’auteur qui nous présente son ouvrage.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag697
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Daniel Cohen, auteur de best-sellers, professeur à l’Ecole Normale Supérieure, Vice-Président de l’Ecole d’Economie de Paris est aussi éditorialiste et chroniqueur de talent.

Il démontre une nouvelle fois, à travers sa dernière parution, La prospérité du vice. Une Introduction (inquiète) à l’économie, sa culture exceptionnelle aux confins de nombreuses disciplines : les sciences, l’histoire, l’économie, la philosophie… l’invitation qu’il propose dans ce voyage à travers l’histoire et dans le présent est accompagnée d’un sens aigü de la pédagogie et montre comment l’économie façonne la société au fil du temps.

La guerre, la violence cassent l’expansion démographique, un "vice" que Malthus, en son temps, a dénoncé, les hommes se reproduisant plus vite que leur capacité à se nourrir.

L’auteur reconnaît que cette loi invalide les catégories habituelles du bien et du mal et note sans craindre le cynisme « que tout ce qui contribue à accroître la mortalité peut se révéler une bonne chose en réduisant la compétition ».

- « Les Japonais, modèle absolu de propreté, sont plus nombreux et plus pauvres, c’est le règne de la prospérité du vice. »

Du côté de la vertu, et s’éloignant du marquis de Sade, il souligne toutefois que « les hommes, par leur nombre même, multiplient les découvertes, repoussent les frontières du savoir et continuent leur course. » Ainsi, peut-on penser, clin d’œil à l’histoire récente, que le prochain Mozart sera sans doute Chinois puisque 60 millions d’entre eux travaillent intensément le domaine de la musique.

Un voyage inquiet traversé de questions graves

Quels poisons et vices cachés ont anéanti l’Europe ? Le monde qui s’occidentalise pourrait-il répéter les tragédies européennes, en Asie ou ailleurs ?

- « La Chine m’inquiète » précise l’auteur qui s'interroge : la planète pourrait-elle éviter un nouveau suicide collectif, écologique cette fois. Où va le capitalisme ? Où entraîne-t-il le monde ? Le Cybermonde aussi meurtrier (cf le 11 Septembre) saura-t-il, in fine, permettre à l’humanité de s’évader dans un effort collectif aussi immense que celui qui fût réalisé lors de la révolution néolithique ou de la révolution industrielle, c’est-à-dire parcourir un chemin inverse en passant de l’idée d’un monde infini à un univers clos.

Un essai vivifiant.

La prospérité du vice est paru aux éditions Albin Michel, 2009.

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