La mère : l’un des premiers mots des dictionnaires français

Le lexicologue Jean Pruvost suit à la trace le mot "mère" au fil des siècles
Avec Axel Maugey
journaliste

Jean Pruvost vient de publier La mère, écrit en collaboration avec Samuel Souffi et préfacé par Élisabeth Badinter, qui revient sur les origines linguistiques et lexicales de la maternité. Il s’entretient avec Axel Maugey, lui-même grand défenseur de sa langue maternelle ! Au moment de la Fête des Mères, voici un livre cadeau tout trouvé !

Émission proposée par : Axel Maugey
Référence : pag926
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Quelques mots sur les auteurs : Samuel Souffi est diplômé en sciences du langage. Jean Pruvost, lui, est professeur à l’Université de Cergy-Pontoise. Ce passionné pour l’histoire des dictionnaires et des mots de la langue française est également directeur éditorial des éditions Honoré Champion. Quant à Elizabeth Badinter, on ne la présente plus !

Jean Pruvost, avec son érudition magnifique, nous confie que c’est très tôt, vers 1050, que le mot « mère » est attesté pour la première fois en langue française écrite, si l’on se souvient que la première trace écrite du français ne date que de 852 et donc des Serments de Strasbourg proférés par deux petits-fils de Charlemagne.

La source immédiate du mot, « mater », est à l’évidence latine, mais l’origine en est très lointaine, indoeuropéenne sans doute, comme peut en témoigner le sanscrit « mātá », de même sens.

Ce livre passionnant, au fil de sept chapitres et d’une conclusion tout en douceur, nous permet de mieux cerner la figure de la mère à travers les âges, de mieux comprendre les bonheurs et contraintes liés à la maternité. Cette vaste enquête du professeur Jean Pruvost, un véritable détective, insiste avec raison sur le rayonnement de la mère et les nombreuses expressions, locutions et proverbes qui l’illustrent. Une fête de mots au service de l’esprit.

Jean Pruvost insiste sur le mot « maman », ce cri du cœur quel que soit le nombre de lettres requises, qui se définit par une infinité d’attitudes et de sentiments qui font de « la mère » à la fois un être, une idée et un statut d’un rayonnement intense et sans doute immarcescible.

Dans une telle constellation, résume Jean Pruvost, place aux enfants et arrière les grands mots qu’il faut chercher dans le dictionnaire, le dernier mot devant rester à l’enfant – c'est-à-dire à l’avenir – avec son raisonnement imparable. Ainsi, extrait du Dico rigolo des marmots, que déclare Christopher, 5 ans, en nous donnant le mot de la fin ?
« Maman, c’est le nom de ma mère ».

Un livre très utile, savant et simple tout à la fois. À mettre entre toutes les mains de dix ans à notre dernier souffle.





En savoir plus :
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