Aristote : leçons pour redonner du sens à l’entreprise et au travail

Bernard Girard propose d’appliquer la sagesse antique à la réflexion économique moderne
Avec Jean-Louis Chambon
journaliste

Aristote est le philosophe de l’Antiquité qui a le plus influencé la pensée occidentale pendant des siècles. Percevoir autrement le travail et l’entreprise grâce à la sagesse d’Aristote, tel est le sujet de ce livre. S’appuyant sur la pensée du philosophe, l’ouvrage Aristote : leçons pour redonner du sens à l’entreprise et au travail amène le lecteur à revisiter les théories classiques de la motivation et réévaluer le rôle du lien social dans les performances collectives. Son auteur, Bernard Girard, est ici reçu par Jean-Louis Chambon.

Émission proposée par : Jean-Louis Chambon
Référence : pag851
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Comment expliquer les comportements absurdes des dirigeants qui ont conduit le monde au bord de l’implosion lors de la dernière crise financière et économique mondiale ?
Nombre d’économistes ont tenté de cerner les déterminants de ces dérapages de la Planète Finance, mais bien peu se sont engagés sur la recherche des racines morales de cette crise.
Aussi le mérite de l’auteur et philosophe Bernard Girard n’en est-il que plus grand, d’autant que la « boussole » qu’il propose pour « retrouver le Nord » dans cette dérive du management, repose sur une thèse originale s’appuyant sur la redécouverte des traités éthiques du grand philosophe grec de l’Antiquité, Aristote. En effet, pour l’auteur, les apports du philosophe sont autant d’outils d’analyse critique des méthodes modernes de gestion et de leur finalité. Cette thèse s’organise autour de deux considérations majeures : « les entreprises ne sont pas de simples substituts au marché » et « l’Homme reste avant tout un « animal politique » en recherche « d’amitié » (comprenez de lien social) et non pas seulement « l’agent rationnel » égoïste et occupé exclusivement à la défense de ses intérêts. »

Pour l'auteur, la manière de concevoir les incitations (essentiellement monétaires dans les politiques salariales) et l’enseignement du management (de type MBA) ont leur part de responsabilité dans des pratiques qui ont progressivement éloigné le manager de « la vertu » (ce trait de caractère qui amène à faire spontanément ce qui convient tant pour soi que pour les autres).
La vertu n’est pas innée, elle s’apprend : auprès des dirigeants qui eux-mêmes la possèdent par l’expérience de la prise en compte des « faiblesses humaines » ; elle n’est en rien exclusive du talent et de la compétence.

Bernard Girard propose quelques leçons tirées de l’enseignement d’Aristote pour redorer l’image des dirigeants et combler le fossé profondément creusé entre les entreprises et la société.

Penser avec Aristote, c’est aussi repenser le management pour redonner du sens à l’entreprise et au travail, le premier devoir des élites et des dirigeants.

Un essai pétillant d’intelligence qui s’élève au-dessus de la « mêlée » des propositions convenues et stériles. Enfin un pas vers le « Vrai » et le « Juste » ?


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