
Géopolitique des religions
La géopolitique des religions étudie l’influence des religions dans les mutations mondiales, ni surestimée ni occultée. Longtemps marginalisé par l’idéologie de la sécularisation, ce facteur est revenu au premier plan depuis la révolution iranienne (1979), Samuel Huntington et le choc des civilisations et le 11 septembre.
La géopolitique des religions analyse les religions comme puissances en interaction avec les États, leurs territoires et les migrations qui recomposent sans cesse les paysages religieux. Elle distingue influence « voulue » (discours officiels) et influence réelle (effets concrets), comme l’illustre le faible impact des appels religieux sur la fécondité en Russie ou en Iran.
Les religions sont aussi « représentées » par le politique, instrumentalisées pour légitimer des projets nationaux : hindutva de Modi en Inde, intégralisme catholique de Vance aux États-Unis. Elles nourrissent soft power, rivalités géopolitiques, persécutions et radicalismes.
La géopolitique des religions scrute également leur rôle dans les organisations internationales, l’opposition à l’Occident, la montée des fondamentalismes et la progression du djihadisme, notamment en Afrique, où pourrait émerger un futur califat.
La discipline vise à anticiper ces dynamiques : ni réduire la religion à un résidu du passé, ni la fantasmer en menace absolue.
Ressource spirituelle, identitaire et politique, la religion demeure une force structurante des sociétés et un enjeu incontournable des relations internationales.