
Géographie et géopolitique
Yves Lacoste est le géographe qui a osé utiliser le terme de géopolitique pour parler des conflits. Pour Yves Lacoste la géographie est fondamentalement un savoir stratégique. Le retour de la géopolitique commence en 1979, avec l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS, mais aussi la chute du shah et l’installation d’une théocratie en Iran. La fin de la guerre froide (la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’URSS) a fait des États-Unis le grand vainqueur de la guerre froide, confirmé par sa victoire lors de la première guerre du Golfe et la défaite de Saddam Hussein, victoire dont les conséquences géopolitiques ont été l’attentat du 11 septembre 2001. En 1993, le géographe, Yves Lacoste, définit la géopolitique comme l’analyse des rivalités de pouvoirsur desterritoires pour en prendre, ou en garder, le contrôle, et celui des populations comme des ressources. La géopolitique est un savoir, une méthode d’observation, un mode de raisonnement fondé sur la superposition et l’articulation de différents niveaux d’analyse spatiale (raisonnement diatopique) pour comprendre et expliquer des évènements conflictuels. De même la recherche des causes plus ou moins anciennes de ces conflits nécessite de conduire un raisonnement en historien (diachronique). C’est donc la combinaison des raisonnements diatopique et diachronique et la prise en compte des représentations contradictoires, vraies ou fausses mais mobilisatrices, que se font les acteurs du ou des territoires en jeu qui caractérisent la méthode scientifique géopolitique. À l’issue de sa communication Béatrice Giblin a répondu aux observations et aux questions que lui ont adressées J.D. Levitte, Y. Gaudemet, S. Sur, R. Brague, H. Gaymard, J.C. Trichet, J. de Larosière, G. Guillaume.