Philippe Muray ou « le salut vrai par l’illusion »

Par Hubert Heckmann, maître de conférences en littérature du Moyen Âge à l’Université de Rouen

Philippe Muray publie en 1984 chez Denoël, Le XIXe siècle à travers les âges, ouvrage déroutant et foisonnant dont le thème principal est la quête du salut ou plutôt la critique des fausses quêtes de salut. Il y dénonce notamment l’occultisme et le socialisme comme deux entreprises sotériologiques se substituant au christianisme au XIXè siècle et qui prétendent éradiquer le mal dans la société ou la mort dans l’expérience humaine, afin de sauver l’humanité. Il dénonce ces fausses tentatives de salut temporel et propose une paradoxale voie de salut qui passerait par le déniaisement de l’homme au sujet de ces fausses espérances, ce qu’il appelle « le salut vrai par l’illusion ». Pour lui, comme l’indique le titre éponyme d’un article paru en 1985, « il n’y a que la mauvaise foi qui sauve », et le salut passera par le rire.

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