El Hassan BIN TALAL DE JORDANIE

Associé étranger

Son Altesse Royale le Prince Hassan de Jordanie est né le 20 mars 1947 à Amman. Il est le petit-fils du premier roi de ce pays, Abdallah Ier, assassiné en 1951, et le troisième fils du roi Talal. Descendant à la 42e génération du fondateur de l’islam, il appartient à la dynastie hachémite, qui a joué un rôle de premier plan dans le Moyen-Orient du XXe siècle. Les Hachémites, qui détenaient héréditairement la charge de grand chérif de La Mecque jusqu’en 1924, ont été les promoteurs de la « Grande Révolte arabe » pendant la Première Guerre mondiale, avant d’accéder aux trônes d’Irak (jusqu’en 1958) et de Jordanie.

Après avoir reçu sa première éducation dans son pays natal, il a intégré en 1963 la prestigieuse école britannique de Harrow, avant de s’inscrire à Oxford, où il a obtenu un Master of Arts en sciences orientales.

En 1965, il est nommé héritier de son frère aîné, le roi Hussein de Jordanie, fonctions qu’il détient jusqu’en janvier 1999, quelques semaines avant le décès de celui-ci. À cette place, il a été activement associé à toutes les décisions importantes touchant la vie du royaume. Parmi les domaines où il est plus particulièrement intervenu figurent la réforme du système éducatif et le développement économique de la Jordanie. On lui doit entre autres la fondation, dans cette optique, de la Société royale des sciences de Jordanie en 1971 et d’un Haut Conseil pour la science et la technologie en 1987. Amené à exercer la régence de la Couronne lors des déplacements et séjours de son frère à l’étranger, il a également représenté la Jordanie dans le monde entier, tissant des liens avec de nombreux chefs d’État et de gouvernement. Il a le grade honoraire de général dans l’armée jordanienne.

La recherche de la paix à travers le dialogue entre les cultures et les religions est une des grandes préoccupations du Prince Hassan de Jordanie. Il est à l’origine de multiples initiatives dans ce sens. Il a fondé, à la demande du secrétaire général des Nations Unies, l’Independent Commission on International Humanitarian Issues, à laquelle on doit de nombreux rapports sur les crises humanitaires. En 2002, il fonde de concert avec le Professeur Ihsan Do?ramaci de l’université Bilkent à Ankara l’International Cultures Foundation, qui a donné le jour en 2004 au Parliament of Cultures. Le prince Hassan défend un islam moderne, ouvert sur la réalité du monde et la diversité des cultures. On lui doit la création en 1994 du Royal Institute for Interfaith Studies, basé à Amman, et en 1999 de la Foundation for Interreligious and Intercultural Research and Dialogue, basée à Genève. Dans le même ordre d’idées, il a présidé de 1999 à 2006 la conférence mondiale des Religions pour la paix, qui est le plus important réseau de responsables religieux de toutes les confessions. À la tête de ces différentes organisations, il a toujours eu le souci d’engager des projets concrets, permettant de mettre en actes le dialogue prôné, notamment dans des zones en guerre comme la Bosnie ou le Kosovo, sans négliger la question du développement qu’il ne sépare pas de la résolution diplomatique des crises. Le Prince Hassan lui-même participe activement à ces échanges. Il a consacré en 1994 un ouvrage aux chrétiens dans le monde arabe et est en contact régulier avec les représentants des principales Églises et communions chrétiennes.

Un dossier qui tient particulièrement à cœur au Prince Hassan est le règlement du conflit israélo-palestinien, auquel la Jordanie est liée par sa géographie et par son histoire. L’étude de l’hébreu biblique, entreprise dès ses études en Grande-Bretagne, témoigne de son intérêt précoce pour le peuple juif, sa religion et sa culture. Ses missions en tant que prince héritier l’ont mis en rapport avec les dirigeants de ce pays, dont il a été un partenaire respecté. Sa première publication, en 1979, a été consacrée à la question de Jérusalem. Elle a été suivie, en 1981, d’un travail similaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza. Mobilisant les ressources de l’histoire et du droit, il suggère des solutions réalistes en vue de la coexistence de deux États, israélien et palestinien, coopérant entre eux et avec les autres pays du Moyen-Orient pour faire face aux défis communs. Cette perspective lui a inspiré en 2009 la création du West Asia – North Africa Institute, qui s’emploie à poser les bases d’un nouvel ordre régional.

De manière plus générale, le prince Hassan de Jordanie a contribué au développement d’organisations internationales engagées en faveur du multilatéralisme. Il est membre de la Commission Trilatérale et a présidé le Club de Rome de 1999 à 2007.

Outre de nombreuses contributions dans la presse, le prince Hassan est l’auteur de neuf ouvrages, dont plusieurs ont été traduits et internationalement diffusés. Son action en faveur de la paix lui a valu de multiples distinctions et récompenses. Plus de vingt universités lui ont décerné des doctorats honoris causa. Élu le 4 février 2008 par l’Académie des sciences morales et politiques au fauteuil précédemment occupé par Ronald Reagan, il est le premier membre associé de cette compagnie à être issu du monde arabo-musulman.

Émissions avec El Hassan BIN TALAL DE JORDANIE