Pierre MOINOT

de l’Académie française,

Né le 29 mars 1920 en Poitou, dans une famille d’enseignants. Enfance campagnarde. Études secondaires à Niort, Ajaccio, Périgueux. Premier prix de français au Concours général. Entre en khâgne à Henri IV, puis à Caen en 1940. Mobilisé, prisonnier, libéré, repris, enfui, il achève en 1942 à l’Institut de phonétique de Grenoble un diplôme d’études supérieures sur les parlers poitevins et participe à la constitution d’un réseau de résistance, puis gagne le Maroc, prend part à la campagne d’Italie, débarque en Provence, est blessé sur les Vosges et termine la guerre à Sigmaringen. Légion d’honneur à titre militaire. Reçu en 1946 comme auditeur à la Cour des comptes qu’il a quittée comme procureur général, en 1986.

Albert Camus fait publier, en 1948, ses premières nouvelles. Il reçoit le prix international du roman de langue française Charles Veillon pour son premier roman (1952), puis le prix Sainte-Beuve (1953), le prix du roman de l’Académie française (1954), le prix des libraires de France (1964), le prix de télévision Albert Ollivier (1979), le prix Femina (1979), le prix du Rotary international (2000), le grand prix Jean Giono (2004). Il a également fait du journalisme et du grand reportage (notamment la descente du Niger, en 1956, avec Jules Roy), collaboré aux films du cinéaste animalier François Bel sur les animaux d’Afrique, et écrit plusieurs scénarios ou adaptations pour la télévision.

Conseiller au cabinet d’André Malraux en 1959, il accompagne ce dernier dans plusieurs missions en Amérique latine. Il met en place la réglementation d’aide au cinéma, puis organise la direction des théâtres et de l’action culturelle, prépare le premier plan d’équipement culturel, crée la première maison de la culture, et devant la faiblesse du budget culturel choisit de revenir à la Cour des comptes. Rappelé par André Malraux, en 1966, et nommé directeur général des Arts et des Lettres, il est chargé d’une réforme qui l’amènera à proposer la suppression de son poste et à démissionner de ce fait en 1969. Représentant de l’État au conseil d’administration de l’Union générale cinématographique (jusqu’en 1970). Membre puis président de la Commission d’avances sur recettes au cinéma (jusqu’en 1972). Membre de la délégation française à diverses conférences générales et internationales de l’UNESCO ; expert de l’UNESCO en Iran, au Brésil ; président du Comité des activités culturelles de la commission française (jusqu’en 1974). Membre de la Commission de réforme du statut de l’O.R.T.F. (1969), puis administrateur de l’O.R.T.F., charge dont il démissionne en 1972 avant l’éclatement de l’Office. Membre du comité exécutif de la section française d’Amnesty international (jusqu’en 1977). Président de la Commission d’orientation et de réflexion sur l’audiovisuel (1981). Membre du Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur (1989). Président du Conseil de l’ordre des Arts et des Lettres (jusqu’en 1995).

Élu à l’Académie française, le 21 janvier 1982, au fauteuil de René Clair (19e fauteuil).

Mort le 6 mars 2007 à Paris.

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